Les habitants des hauteurs de Sidi Ali Bounab, relevant de la commune de Naciria, éprouvent toutes les peines du monde pour se faire soigner. Ces derniers, qui parcourent plus de 15 km pour une simple consultation médicale, se sentent oubliés par leurs responsables qui tardent à ouvrir le centre de soins implanté au début des années 1980 au niveau du village Iouaryachen, situé à l'extrême sud-est de Boumerdès. Ce centre a été réhabilité avec 20 millions de centimes après le séisme et doté en moyens nécessaires, mais il demeure toujours fermé, au grand dam des villageois. Les responsables du secteur sanitaire invoquent comme raison de sa fermeture «le manque de médecins et la dégradation des conditions sécuritaires». «C'est inadmissible, on parle de la nécessité de développer les zones rurales et de maintenir ceux qui y habitent sur place, alors qu'on ne peut même pas y assurer le strict minimum et affecter un médecin ! La plupart d'entre nous se soignent avec les plantes médicinales et ne se rendent pas chez le médecin quand ils attrapent une maladie, car le centre de soins le plus proche est situé à 10 km d'ici», disent certains habitants. Il est à noter que cette région de 3000 habitants disséminés sur trois villages, à savoir Ihamadène, Aït Slimane et Iouaryachen, souffre de manques dans tous les domaines. Ceux qui y habitent relèvent une multitude de problèmes qui poussent à fuir sous d'autres cieux plus cléments. Ils citent entre autres la crise de l'eau potable, la fermeture du bureau de poste et l'absence d'aide de la part des pouvoirs publics. Récemment, des dizaines de familles du premier village ont observé une action de protestation devant le siège de daïra pour réclamer des logements au chef-lieu. En vain.