Le stade communal de Staouéli est en chantier depuis le début du mois. Un projet portant réaménagement de cette infrastructure est en cours. Les travaux risquent d'être retardés à cause de la présence, depuis 2004, de sept familles dans les vestiaires. Après la démolition de leurs maisons, l'APC les a transférées vers le stade en leur promettant un relogement après trois jours. Sept ans après, l'APC saisit la justice pour demander l'évacuation des lieux ! L'APC de Staouéli a saisi la justice en accusant la famille Hadjadj d'occuper illégalement les vestiaires du stade communal, alors que c'était l'APC elle-même qui avait procédé au transfert, en 2004, de sept familles vers le stade après la démolition de leurs habitations (baraques). M. Hadjadj a été condamné par tribunal de Chéraga à quatre mois de prison avec sursis et deux millions de dinars d'amende. Le chef de famille qui occupe toujours les lieux dénonce «l'injustice» dont il est victime. «C'est de l'injustice puisque durant sept ans ils nous avaient promis de nous octroyer un logement», déplore-t-il. Et d'ajouter : «Mais c'est l'APC qui m'a relogé dans ces vestiaires qui m'accuse maintenant d'avoir occupé le lieu illégalement.» Rien de concret n'a été fait malgré les diverses promesses tenues par les élus. Père de trois enfants, M. Hadjadj a été évacué de son habitation après une opération de démolition. «Nous étions une cinquantaine de familles résidant dans une exploitation agricole collective. Nous étions transférés par l'APC après la démolition de nos habitations. Le problème, c'est qu'ils nous ont envoyés, moi et six autres familles, au stade communal où nous continuons d'occuper les vestiaires», explique-t-il. Après la démolition des habitations érigées sur l'exploitation agricole, après le transfert provisoire des sept familles vers le stade communal, l'APC s'était engagée à proposer une solution finale à ce problème, ce qui n'a pas été fait. «L'APC nous a recasés, en 2004, dans ce stade et elle nous a promis un relogement après trois jours. Mais rien n'est fait, ce qui m'a poussé à réclamer mes droits en tant que citoyen», rappelle-t-il. Ce séjour qui s'étire en longueur n'est pas sans provoquer des désagréments à la famille Hadjadj et à ses voisins. A ce sujet, il dit : «Vous voyez dans quelles conditions vivent nos enfants !» D'un air désespéré, il s'interroge sur le devenir de ses enfants qui souffrent, selon lui, de l'allergie et de l'asthme. Pour rappel, les noms des familles occupant les vestiaires du stade figurent dans la liste des bénéficiaires du programme des 659 logements sociaux participatifs (LSP) en construction dans la commune de Staouéli, d'après la déclaration faite au Temps d'Algérie par Bouhaddiche Rachid, vice-président de l'APC chargé de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire. La modification apportée à la première liste des bénéficiaires de ce quota de logements a été à l'origine de l'aggravation de la situation des occupants du stade, selon le vice-président. A signaler que le stade connaît actuellement des travaux d'aménagement. Le chantier a été ouvert depuis une vingtaine de jours, indique le responsable du chantier. La réalisation de ce projet implique nécessairement l'évacuation des sept familles. Reste à savoir si ces dernières seront relogées ou expulsées. Nos tentatives d'avoir plus de précisions à ce sujet auprès de l'APC n'ont pas abouti.