L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Brahim Ghali, a appelé, jeudi dernier à Alger, la communauté internationale et les organisations des droits de l'homme à réagir pour sauver la vie des 29 prisonniers sahraouis grévistes de la faim détenus dans les prisons marocaines. «Nous attirons l'attention de la communauté internationale et des ONG activant dans le domaine des droits de l'homme sur la situation des 29 Sahraouis grévistes de la faim qui ne cesse de se dégrader», a souligné M. Ghali lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade de la RASD. «La santé des grévistes sahraouis se détériore et menace d'une catastrophe humanitaire», a-t-il averti, appelant l'Organisation des Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et les organisations de défense des droits de l'homme à «intervenir en urgence pour amener les autorités marocaines à prendre en considération les revendications des grévistes». M. Ghali a expliqué que la majorité des 29 Sahraouis grévistes de la faim, incarcérés dans les prisons de Tiznit, Casablanca, Agadir et la «prison noir» de Laâyoune (capitale occupée du Sahara occidental) souffrent de malaises cardiaques, de tension artérielle et autres pathologies dues à la grève de la faim. «Leur vie est en danger si la communauté internationale ne réagit pas à temps», a-t-il encore prévenu. Il a indiqué dans ce contexte qu'une commission de suivi a été mise en place pour alerter l'opinion internationale régulièrement de l'évolution de l'état de santé des grévistes. Le diplomate sahraoui a averti, en outre, que si des mesures concrètes ne sont pas prises, «les efforts pour la paix et la sécurité dans la région risquent de recevoir un coup». Une grève de la faim illimitée a été décrétée, le 18 mars passé, par sept défenseurs sahraouis des droits de l'homme emprisonnés par les autorités marocaines à leur retour d'une visite dans les camps de réfugiés sahraouis le 8 octobre 2009. D'autres militants sahraouis ont rejoint le mouvement par solidarité et leur nombre risque d'augmenter dans les jours à venir, a indiqué M. Ghali. Les grévistes sahraouis de la faim revendiquent un procès équitable et juste ou leur libération, a-t-il rappelé. A une question relative aux positions de la France et de l'Espagne sur cette affaire, l'ambassadeur sahraoui a affirmé que les gouvernements de ces deux pays ont observé un «silence complice» qui, a-t-il dit, encourage les autorités marocaines à poursuivre leur politique de répression dans les territoires occupés du Sahara occidental.