Le respect des conditions d'hygiène dans certaines communes de la wilaya de Biskra laissent à désirer et la balle est le plus souvent lancée dans la camp des APC. «Apparemment, les élus ne s'intéressent à rien, c'est l'erreur que nous n'aurions pas dû commettre en optant pour ce conseil municipal», commente un citoyen de la commune de Djemorah, laquelle souffre le martyre en raison d'une pourriture qui ne connaît pas de limites. Cette localité, située au nord du chef-lieu de la wilaya, demeure plongée dans la saleté et l'insalubrité de longue date. En effet, la dégradation de l'environnement y est visible à tout un chacun, aux autochtones comme aux visiteurs, aux responsables locaux comme aux simples citoyens qui n'ont dans ces conditions qu'à s'en remettre à Dieu. L'on se trompe pas non plus en disant que la région est devenue un vaste dépotoir. D'où l'on se demande où est passé le rôle des comités de quartiers, des représentants de la société civile, des responsables chargés de la protection de l'environnement ? Leur mission, commente un citoyen, se limite à de simples spectateurs. La saleté est d'actualité dans cette oasis à l'origine belle, traduite par de grosses couches de crasse jonchant à la longue tous les recoins. A l'exemple de ce point stratégique qui faisait la fierté de la commune. «Où est passé aussi le rôle des imams ? N'ont-ils pas une part de responsabilité dans leur mutisme vis-à-vis de l'insalubrité dont souffrent les citoyens ? Pourquoi n'essayent-ils pas de consacrer l'un de leurs prêches de vendredi à la propreté, à la lutte contre la saleté dont le volume frôle la saturation ?», renchérit une vieille dame. Par ailleurs, les incivilités d'une partie de citoyens sont aussi pointées du doigt, accuse le vice-président de l'APC, qui ajoute : «Les efforts consentis par l'APC, visant à débarrasser la ville des ordures, sont inévitablement voués à l'échec car une bonne partie des habitants reste toujours insoucieuse de la propreté qui est en toute évidence une affaire qui concerne tout le monde, non seulement les élus.» Un constat auquel adhère un intellectuel : «La ville pourra redevenir propre, voire trop propre pour peu que les habitants pollueurs soient passibles de procès.» Les aspects de ruralisation constatés à Djemorah et dans de nombreuses localités de Biskra dénotent inévitablement le manque d'intérêt qu'une bonne partie de la population accorde au premier précepte de l'Islam, la propreté. Les citoyens stigmatisent cependant les responsables, les qualifiant d'incompétents en matière de gestion du dossier de l'environnement. «C'est leur incompétence qui est à l'origine de ces montages de crasse où les rats et autres rongeurs ont élu domicile. Nous n'avons qu'à bouchez le nez en passant par ces endroits en raison de ces odeurs nauséabondes. Telle est la seule solution qui nous reste», concluent-ils.