Ils sont toujours là à rafistoler les tamis relâchés ou troués, eux ce sont les réparateurs de tamis. Ils sillonnent les artères des quartiers populaires de la ville de Tazmalt, et à la criée ils louent leurs services aux ménages, en contrepartie d'une modique somme d'argent. Simples, affables et serviables à souhait, ils tiennent les tamis entre leurs mains habiles, les scrutent attentivement sous tous les angles, ensuite ils prennent des martelets, des pinces et de petits clous et avec une agilité et dextérité dont eux seuls connaissent le secret, rafistolent les tamis mal en point. La réparation terminée, il vous demande 100 DA seulement. Pour ceux ou celles qui veulent en acheter, il faut payer 200 DA la pièce. Ce métier que l'on croyait éteint n'a en réalité pas disparu. Tant que les ménages continuent à rouler le couscous et sasser la semoule, le tamis occupera une place de choix dans les cuisines des ménages. Suspendus sur les murs, telles des pièces à conviction, l'on fait appel à lui de temps à autre, sans pour autant s'en défaire définitivement. Il est intimement lié surtout chez nous à la préparation du couscous, le plat maghrébin par excellence. Des personnes n'hésitent pas à déroger à la règle en utilisant le tamis pour sasser le sable. Le tamis c'est aussi «ahiha», autrefois, chez les femmes kabyles, qui tout en tamisant et roulant le couscous, chantent des chansons à capella lors des fêtes de mariages. Sacré sas !