Aujourd?hui, si on demande à un jeune ce que c?est qu?un tamisier, il va certainement longtemps réfléchir pour que l?image de ce vieil «errant» qui sillonnait les quartiers lui revienne. Les tamisiers sont devenus rares de nos jours. Pourtant, jusqu?aux années 1970, ils faisaient la joie des ménagères qui guettaient leur passage dans le quartier pour réparer leurs vieux tamis usés par le temps et rouillés par l?humidité. Ahmed, l?un des derniers tamisiers de Zéralda, nous montre les techniques et les différentes étapes de la fabrication d?un tamis, cet outil indispensable pour la préparation d?un fin couscous. Cet ustensile aurait disparu, n?eût été ce délicieux plat traditionnel préféré par des familles algériennes. Le tamis a cependant été détrôné par la venue sur le marché des passoires fabriquées dans les ateliers, mais aussi par le couscous industriel que préfèrent acquérir beaucoup de femmes vivant dans les grandes villes et qui n?ont plus le temps de le rouler elles-mêmes car elles travaillent. Ahmed, qui tient aujourd?hui une petite boutique, pense que bien que les tamisiers soient beaucoup moins nombreux, ils ont encore de beaux jours devant eux, «tant que les Algériens mangeront encore du couscous», plaisante-t-il. Avant de partir à la retraite, Ahmed 61 ans, veut transmettre son savoir-faire. Il a formé son petit-fils Omar, 23 ans, aux techniques de fabrication des tamis.