Troc ils sont nombreux dans les grandes artères de la ville. Ils investissent chaque été, immanquablement, les rues de la wilaya. Une catégorie très particulière propose tapis, stores et autres poterie et céramique. D?autres encore préfèrent vendre leur savoir-faire de réparateur de vieux tamis, terrines en bois et autres ustensiles récupérables. Réaliser une affaire avec un de ces fins négociants exige du temps. Leur tactique est vieille et consiste à demander un prix exorbitant avant de céder le produit, après d?épuisantes négociations, au «rabais» bien voulu par le vendeur. Les femmes m?silies sont beaucoup plus tranchantes avec ces marchands. Aussi, achètent-elles sans discuter au premier prix annoncé par le commerçant ou continuent-elles leur route si elles le jugent onéreux. Cet été, les ustensiles sont les plus vendus par ces commerçants ambulants et les prix de l?unité varient de 200 à 250 DA. Dans les quartiers populaires, ces vendeurs troquent plus qu?ils ne vendent leurs produits surtout contre de vieux vêtements. Avant, les ustensiles étaient échangés contre exclusivement du blé, de l?orge ou encore de la laine. Aujourd?hui, ces trois produits de base sont de moins en moins utilisés par les ménages du Hodna. Parallèlement, certains vieux métiers artisanaux, dont la réparation de tamis, ont fait leur réapparition dans la région ces dernières années. Pour certains, cette résurgence est expliquée par la compression de centaines d?ouvriers à la suite de la dernière vague de fermetures d?entreprises publiques. Ainsi, nombre de ces ouvriers se sont retrouvés obligés, pour subsister, de se reconvertir aux métiers artisanaux dont ils ont hérité les arcanes. La réhabilitation de ces métiers a été intégrée depuis une année dans les axes d?intervention du programme de développement agricole et rural, dans un souci de diversification des revenus des ménages des campagnes et d'amélioration de leurs conditions de vie.