Retenant contre ceux-ci les délits de pêche illicite en violation des lois et réglementations, de complicité au délit de contrebande et indus avantages et de trafic d'influence, le tribunal correctionnel d'Annaba a prononcé, hier, une peine de 3 ans de prison ferme à l'encontre de chacun des 9 accusés dans l'affaire dite du thon rouge. Une condamnation qui est accompagnée pour les 2 hauts cadres du ministère de la pêche et des ressources halieutiques, les 2 armateurs algériens et les 5 armateurs turcs d'une amende de 800 milliards de centimes à titre de dédommagement du préjudice commis au détriment du Trésor public et d'une autre de 7 milliards 800 millions de centimes, dont ces derniers devront s'acquitter solidairement. Le verdict, qui fait suite au procès qui s'est tenu dans l'enceinte de ce même tribunal le 24 mars a été rendu en l'absence des 9 personnes impliquées. Lors de l'audience du tribunal du 24 mars, le procureur avait requis des peines de prison ferme de 8 et 6 ans respectivement à l'encontre de Boudamous Fethi, le secrétaire général du ministère de la pêche et de Allam Mohamed, le directeur des pêches maritimes et océaniques (DPMO) et de 5 ans de prison ferme encore contre les armateurs turcs et algériens. Des peines que le ministère public souhaitait assorties pour ces derniers d'une amende équivalant à dix fois le montant de la capture de thon et la saisie des embarcations et du matériel utilisé dans le cadre de cette opération de pêche illicite de thon rouge. Rappelons que durant la campagne de pêche 2009, en juin, les garde-côtes de la façade maritime Est alertés ont surpris des navires appartenant à des armateurs turcs et algériens en pleine opération d'écoulement d'un prétendu échange de capture de 210 tonnes de thon rouge vivant. En fait, comme ont pu le prouver les garde-côtes, il ne s'agissait que d'une sordide mise en scène. Les immenses cages flottantes pleines à craquer de thon vivant, qui étaient tractées par les embarcations turques, contenaient le produit d'une pêche non autorisée et les armateurs algériens présents ne servaient que de faire-valoir à ce qui s'apparente à une opération de pillage que les turcs venaient de commettre. La «contribution» des propriétaires des navires algériens étaient grassement rétribuée à charge pour ceux-ci de faire croire qu'ils avaient procédé avec leurs moyens propres à la capture de thon rouge et qu'ils en avaient revendu en l'Etat le produit aux thoniers turcs. Confondus, ces derniers ont d'abord nié avoir commis la moindre irrégularité avant d'avouer qu'ils ont eu l'autorisation verbale du secrétaire général du ministère de la pêche et des ressources halieutiques pour participer à la pêche du quota alloué aux algériens. Assertions qu'ils ont soutenues devant le tribunal de Annaba et qui ont été démenties énergiquement par le responsable cité. En vain, puisque le tribunal après une enquête approfondie a retenu la violation des lois et règlements régissant la pêche du thon rouge ainsi que le délit de complicité dans une opération de contrebande avant de se prononcer. Les avocats de la défense au nombre de 12 ont de leur côté fait part de leur intention de se pourvoir en cassation.