Les rencontres via internet sont approuvées par certains sociologues qui estiment que la toile est une autre opportunité de rencontrer l'âme sœur. C'est ce que nous a affirmé A. T., sociologue au département de sociologie de l'université de Bouzaréah. «Les sites de rencontres et de chat permettent à nos jeunes de multiplier les chances de se voir en couple un jour, d'autant plus que les lieux de rencontre sont très restreints dans notre société», s'est-il exprimé, jugeant qu'il est dommage que la toile soit ouverte uniquement aux gens lettrés et particulièrement à ceux qui savent naviguer. Si certains pensent qu'il s'agit d'un monde virtuel dépourvu d'aspect réel et concret, notre sociologue, au contraire, pense qu'il s'agit bel et bien d'un moyen crédible grâce auquel des centaines d'individus se rencontrent, voire se marient. Il y a, certes, des histoires d'amour qui débutent sur la toile et qui finissent mal, d'après ce sociologue. Il cite comme exemple le fait de chercher un profil qui pourrait offrir «l'outre-mer» à l'internaute, qualifiant cela de «harga, ce rêve réel réalisé par le biais de l'amour virtuel». Mais comme toute relation entreprise dans un contexte donné, celle qui débute par le chat pourrait aboutir à une fin plus au moins satisfaisante. A ce propos, un confrère de notre sociologue rencontré au département de sociologie du même institut - qui a préféré garder l'anonymat - estime que les rencontres sur sites internet mériterait une véritable étude qui pourrait élucider certains points qui restent encore tabous dans notre société. «Il serait instructif de voir qui se cache derrière cette toile qui joue à la marieuse et qui sont réellement ces individus qui ont recours à ce moyen de communication pour combler leur solitude», souligne-il. Car, «avouons-le, ce genre de sites ne vise pas seulement les rencontres en vue du mariage, mais aussi des relations extramaritales virtuelles». Et ce, dans le sens où nombreuses sont les personnes - des deux sexes et tous âges confondus - qui ne cherchent pas forcément à se marier en consultant ces sites mais à entreprendre des rapports qui flatteraient leur ego. Ils se sentent exister à travers une relation qui ne prête pas à un engagement réel, d'après notre interlocuteur. «Il y a même des internautes - mordus des sites de rencontres - qui visent une vie sexuelle virtuelle», a-t-il souligné. Ce qui n'est pas ouvertement dit, selon lui. Car cela relève du tabou. «Une raison de plus pour parler de cet intérêt d'entamer une enquête sociologique qui pourrait tirer au clair tous les aspects de cet espace virtuel qui ne finit pas d'attirer ceux qui rêvent d'une vie à deux. Chose qui n'a jamais été réalisée dans notre société», a conclu le sociologue.