Le métier de marieuse qui servait à réunir de jeunes gens pour les liens sacrés du mariage se développe aujourd'hui sous un autre aspect : la toile. En effet, internet est devenu l'un des moyens de communication les plus en vogue chez les jeunes en matière de rencontres. S'il existe de moins en moins de femmes qui arrangent des mariages en jouant le rôle de l'agence matrimoniale et si le mariage «arrangé» n'a pas totalement cessé d'exister chez nous, les sites web qui ont actuellement la cote les ont remplacées comme ils ont remplacé d'ailleurs tout autre «méthode» de recherche d'âme sœur. Aux débuts des années 1990, des agences matrimoniales, paraît-il, ont fait une timide apparition dans l'Algérois, dont une située à l'époque à la place du 1er Mai à Alger, selon Seddik Larbi, sociologue au département de sociologie d'Alger. On ignore néanmoins les raisons de leur disparition. Par la suite, la presse les a remplacées par des annonces, qui, à leur tour, ont été dépassées par la toile. Pour des fins de mariage ou de rencontres sérieuses, on «chatte» sur MSN, sur Face Book ou encore sur des forums interactifs. Les plus intéressés par le mariage vont carrément sur des sites de rencontres créés pour cela. Les adeptes préfèrent en général des sites locaux pour un mariage traditionnel, tels que El Ousra. com ou Amour-dz. On opte plutôt pour Rencontre-dz uniquement à des fins de mariage musulman où tout autre relation n'est pas permise. Chat ou sites de rencontre, tous les moyens sont bons pour faire connaissance via le Net. Mais s'agit-il d'une modernité qui s'impose en bafouant les principes traditionnels ? Les sociologues ne le pensent pas, puisque les mariages se font toujours par le biais des parents des futurs époux et grâce à leur bénédiction. C'est ce que pense M. Seddik qui estime que la tradition est suffisamment répandue et que les choses n'ont pas vraiment changé, dans le sens où les jeunes Algériens se soumettent aux principes dictés par la société et la religion. Ils sont, certes, plus libres de choisir leur âme sœur, en adoptant le moyen de leur choix pour le faire. Mais il n'en demeure pas moins que ce ne sont pas les seuls à décider quant à la concrétisation de leur relation. Ils font appel à leurs tuteurs dès qu'il s'agit de franchir le pas. Les sociologues sont arrivés à cette conclusion que le mariage demeure une affaire de famille, de traditions et de religion, quel que soit le mode qui mène vers son aboutissement.