On dit que le stretching allonge les muscles, fait grandir, affine la silhouette… Vrai ou faux ? Et s'il s'agissait avant tout d'acquérir un corps souple et gracieux, une démarche féline et un maintien de danseur classique ? Zoom sur deux méthodes qui donnent de l'allure. Etirer... et ? A s'étirer comme un chat et bayer aux corneilles, on a déjà l'impression de changer de corps. Spontanément, on tend ses membres le plus loin possible, on les contracte. Puis on décontracte, et on relâche enfin. Et notre armure se démantèle dans un souffle libérateur ! Mais ces mouvements réflexes ne suffisent pas à chasser toutes les tensions accumulées devant un ordinateur, en voiture, dans cette multitude de fâcheuses positions qui nous recroquevillent au nom de la vie moderne. Alors, pourquoi ne pas s'inscrire dans un cours de stretching pour éviter de se tasser davantage ? Il facilite les mouvements. La mission des aponévroses consiste à limiter ou à favoriser la mobilité musculaire et articulaire. En les étirant, on gagne donc en capacité à se mouvoir. Les gestes deviennent plus fluides, plus amples. On s'assouplit. Il rééquilibre le tonus musculaire. On a tendance à contracter plus que nécessaire la plupart de nos groupes musculaires. Les étirer permet d'harmoniser l'activité tonique en fonction de nos besoins réels. Une vertu compensatrice indispensable aux sportifs. Ne répète-t-on pas qu'il faut s'étirer avant et après un effort. On évite les douleurs chroniques. Le muscle s'habitue aux positions incorrectes qu'on lui fait subir, surtout lorsque l'on manque d'activité physique. En améliorant la souplesse corporelle, le stretching évite ou améliore les raideurs, qui sont souvent les révélateurs d'un stress ou d'une souffrance psychologique. On redécouvre son corps. En se concentrant sur une posture, en isolant une partie du corps pour l'étirer, on prend conscience de l'existence de zones oubliées, dégradées ou volontairement négligées. On peut ainsi ressentir certains muscles para vertébraux. Notre propre schéma corporel prend alors forme dans notre tête, et on le situe mieux dans l'espace. On se relaxe, sans en avoir l'air. Nos angoisses, nos conflits, nos inquiétudes, eux aussi, s'impriment dans notre corps, jusqu'à le mettre sous tension. La mobilité va permettre une meilleure oxygénation du cerveau. Petit à petit, le corps reprend ses droits. En travaillant ses postures, en dénouant ce qui entrave le mouvement, on lâche prise. Il développe la concentration. Le stretching réclame une attention intense pour observer la posture ou le mouvement d'étirement recherché, pour sentir précisément le muscle qui travaille, pour accorder sa respiration au geste ou à l'attitude. La lenteur d'exécution, indispensable pour obtenir un meilleur allongement, participe à cet état de vigilance. On met à l'épreuve sa volonté. Si vous ne faites aucun effort, personne ne le fera à votre place ! Pas question de faire semblant de contracter le quadriceps et de relever la pointe des pieds au maximum pour étirer le mollet, si vous désirez obtenir des résultats. Il est si facile de ne pas se donner à fond lors d'une séance On récupère de l'énergie. Finalement, en nous mobilisant corps et âme, ce contrôle total des gestes ou des attitudes nous remet en accord avec notre organisme, favorise la confiance en soi. On se détend au service d'un meilleur rendement musculaire et articulaire dans le but de récupérer une aisance perdue par négligence. Et on se requinque.