La majorité des syndicats autonomes de l'enseignement, contactés hier par téléphone, considèrent que la reconduction de la grève est fort probable et que l'année scolaire est vouée à l'échec. M. Meriane, secrétaire général du syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) est revenu sur ce mouvement qui a paralysé le secteur sans pour autant arriver à inciter le ministère de l'éducation à prendre en charge ses réclamations socioprofessionnelles. Le Conseil national du Snapap se réunira cette fin de semaine pour étudier la situation du secteur de l'éducation et prendre une décision sur l'action de protestation à entreprendre. «Si les choses restent en l'état, l'éventualité d'une grève n'est pas écartée dans les prochains jours. Tout peut arriver d'ici la fin de l'année». Il considère que «les cours de rattrapage ont été malmenés à cause du cafouillage enregistré dans les différents établissements scolaires». M. Meriane confirme qu'il y a eu des augmentations salariales pour les enseignants. Mais il y a eu aussi des retenues sur salaire lors de la grève. «Reste que nos doléances ne se limitaient pas à cette étape car d'autres points aussi importants les uns que les autres attendent toujours des réponses fiables et concrètes de la tutelle». Pour le rattrapage des cours après les grèves qui ont paralysé plusieurs établissements scolaires, les élèves n'auront pas assez de bagages pour la suite de leur cursus. Pour les élèves de terminale qui se présenteront à l'examen du bac le 6 juin prochain, il est impossible de dispenser les cours dans leur intégralité, même si on a recours aux rattrapages dont le taux n'a pas mené à grand-chose et même si les questions d'examen ne portent que sur les chapitres étudiés. La grève sera reconduite si... M. Amraoui, porte-parole de l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef) ajoute pour sa part que «l'Unpef est déçue par le fait que la tutelle a procédé à des retenues sur salaire aux enseignants qui sont en colère. Chose qui n'était pas prévue. Donc, une reconduite de la grève d'une semaine est sur les point de se faire si le ministère de tutelle n'ouvre pas les portes du dialogue, tout en invitant les autorités à se fier au traité international n° 87 et 98 concernant les libertés syndicales et les droits de négociations. Cette décision sera confirmée lors de la rencontre avec la cession du conseil national prévue pour bientôt. M. Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) estime que l'échec pédagogique de l'année scolaire en cours est flagrant. «Aucun plan d'action ne pourrait la sauver. Même sur le plan de rattrapage établi par la tutelle, la situation, en termes d'avancement des programmes, n'a pas changé. Il est difficile de récupérer le temps perdu quelle que soit la stratégie mise en place». Le Cla ne compte pas reconduire le mouvement de protestation. Par contre, il ouvre le dialogue sur une deuxième session permanente pour donner plus de chances aux élèves en classes d'examen. M. Achour ajoute qu'il plaide pour une stratégie de récupération de 3 ans pour les différents niveaux. «Il y a eu 10 semaines de retard qui ne peuvent être rattrapées. La surcharge du programme ne permet pas de dégager des horaires pour les séances de rattrapage. Il faut reconnaître que cette année scolaire est un échec qu'il faut assumer entièrement au lieu de chercher des détours pour justifier l'injustifiable», conclut M. Achour.