La contrebande tous azimuts constitue le mal endémique contre lequel luttent les autorités concernées à travers la wilaya de Tlemcen, dont l'objectif est de préserver l'économie nationale, le long de la frontière algéro- marocaine, où l'on constate un pillage intolérable en matière de carburant, dont les dépôts clandestins représentent autant de risques d'incendies. Commençons par rappeler que l'Algérie a entrepris récemment l'importation du mazout, en devises fortes, faute de pouvoir réduire le déficit résultant entre le potentiel de production de ses quelques raffineries et les énormes besoins de consommation du pays en matière de gasoil, et ce, malgré les nombreux appels du ministre de l'Energie, invitant les automobilistes à opter pour les moteurs à essence, voire le GPL, peut-être moins compétitifs en rapport prix/rendement mais moins polluants. Par ailleurs, la plupart des transports publics sont connus pour être de gros consommateurs de mazout, en raison de son prix moins élevé à la pompe. Cet aspect n'a pas échappé aux prédateurs de l'économie nationale, lesquels ne se privent pas d'en transférer de grandes quantités vers le royaume chérifien, avec la participation active de centaines de «hallaba» au volant de véhicules aux réservoirs trafiqués afin d'augmenter leur capacité. Cette région frontalière enregistre depuis des décennies un grand trafic de carburant, au détriment des automobilistes réguliers, qui se retrouvent très souvent à poireauter devant les stations-service dont les citernes ont été mises à sec, juste après avoir servi quelques hallaba. Non contents de commercialiser clandestinement le précieux produit de l'autre côté de la frontière, ces inconscients n'éprouvent aucun état d'âme à stocker, en milieu habité, des dizaines de jerricans pleins de carburant, soit pour les revendre au prix fort aux automobilistes désireux d'éviter les longues chaînes pour faire le plein. Ce stockage dans des dépôts non conformes aux exigences de sécurité n'est pas sans danger pour la population riveraine, avec en perspectives des dégâts irréparables en vies humaines et en biens personnels, en cas d'incendie. C'est d'ailleurs un miracle si ces dépôts n'ont pas encore pris feu. Néanmoins, comme il vaut mieux prévenir que guérir, la situation est en passe de prendre des proportions alarmantes. Quand va-t-on donc appliquer les décisions qui s'imposent, à l'égard des dépositaires de ces réserves clandestines de carburants, avant que certains quartiers de Maghnia et de sa périphérie ne se mettent à flamber par la faute de ces pyromanes qui s'ignorent ? Il y va de la sécurité de centaines de familles vivant sous la menace de ce phénomène invisible, qui ne cesse de prendre de l'ampleur, en dépit des nombreuses saisies effectuées quotidiennement par les gardes frontières agissant en dehors de la ville. A ce titre, la région de Zouia est renommée dans le trafic de carburant en dépit de la multiplication des opérations de saisie réalisées journellement ainsi que les effets vestimentaires. Devant la nécessité de préserver l'économie nationale, les services de sécurité qui accomplissent leur mission dans la daïra de Maghnia ont mis sur pied un programme d'action visant le renforcement des moyens de contrôle et l'intensification de la lutte contre la contrebande tous azimuts.