Sans salaire depuis 4 mois, les 180 employés de l'entreprise nationale Transmetbois ont, dans la matinée de lundi, bloqué la RN16 reliant le chef-lieu de Annaba à la zone sud de la wilaya, usant de pneus brûlés et autres projectiles. Le déploiement des éléments anti-émeutes, bien qu'il ait quelque peu apaisé la colère des protestataires, ne les a pas dissuadés quant à un éventuel retour à la protestation sous toutes ses formes, afin d'attirer l'attention des autorités locales indifférentes à leur situation qui va vers le pourrissement, ont déclaré certains protestataires. A l'origine de ce mouvement de protestation, outre la non-perception des salaires, la situation prévalant au sein de l'entreprise, dont la mauvaise gestion et des problèmes financiers, entres autres. Par ailleurs, plusieurs mouvements de protestation passifs ont été observés par les travailleurs devant l'entreprise, et ce, après avoir déposé auprès de la DG de l'entreprise un préavis de grève accompagné d'une plate-forme de revendications socioprofessionnelles, portant notamment sur la non-perception des salaires et les conditions de travail. Pour rappel, «la situation conflictuelle qui oppose les travailleurs à leur direction a débuté avant le mois de janvier de l'année en cours», ont expliqué les employés, qui ont révélé que la «tension est montée entre les employés et l'employeur, après que ce dernier s'est déclaré dans l'incapacité de verser les salaires, faute de production et de bénéfice», ont affirmé les protestataires. De ce fait, les 180 travailleurs ont, sur décision de leur section syndicale, décidé d'entamer depuis janvier de l'année en cours, un débrayage ponctué par plusieurs sit-in, devant leur unité située à 200 mètres du pont «Y». En outre, au bout de 120 jours de protestation sans aucun aboutissement, la direction de l'entreprise vient d'intenter une action en justice à l'encontre des grévistes pour grève illégale. Ce dépôt de plainte, selon les employés, «est la goutte qui a fait déborder le vase», ce qui les a poussés à fermer la route, revendiquant ainsi l'ouverture d'une enquête pour découvrir ce que cache cette gestion douteuse de l'entreprise, qui, toujours selon les travailleurs «veut aboutir à une liquidation maquillée en fait, générée par la mauvaise gestion de ses responsables». Au moment où nous mettons sous presse, les grévistes occupent l'enceinte de l'entreprise et demandent, outre l'intervention urgente des autorités locales, une commission d'enquête afin d'éviter à cette entreprise économique de sombrer dans la faillite et faire sombrer avec elle l'avenir socioprofessionnel de plusieurs familles.