Monteuse de films, grâce à la cinémathèque d'Alger comme elle aime à le rappeler, Claire Simon poursuit un travail original à la frontière du documentaire et de la fiction. La visite de Claire Simon à Alger est l'occasion de revoir plusieurs de ses films dont Coûte que coûte qui a été projeté au CCF. Ce film a été derrière la notoriété de cette réalisatrice en 1995 dans le milieu du documentaire. Le CCF a également programmé Ça brûle, une fiction réalisée en 2006 et présentée à Cannes (quinzaine des réalisateurs). La filmothèque Zinet, au centre des arts Riadh El Feth, va accueillir Claire Simon pour un débat autour du film Les Bureaux de Dieu (France 2008) ce samedi à 17h00. Née en Grande-Bretagne, Claire Simon passe la majeure partie de son enfance dans le Var. Etudiante en ethnologie arabe et berbère, elle décroche des stages de montage grâce à la Cinémathèque d'Alger. Refusant d'intégrer une école de cinéma, elle tourne ses premiers courts métrages en autodidacte au milieu des années 1970. Son passage aux ateliers Varan se révèle décisif. Elle y découvre les vertus du cinéma direct et décide de s'orienter vers le documentaire. Parallèlement à son travail de monteuse, elle réalise plusieurs courts métrages dont La Police, primé au festival de Belfort
Du documentaire à la fiction En 1991, Claire Simon signe pour le petit écran une série remarquable, Scènes de ménage, dans laquelle elle prend un malin plaisir à brouiller les frontières entre documentaire et fiction. La cinéaste s'est fait un nom dans le monde du documentaire grâce à Coûte que coûte, chronique de la faillite annoncée d'une petite entreprise de plats cuisinés. Ce portrait drôle et tendre de héros de la vie réelle remporte un beau succès critique en 1995. En 1997, Claire Simon réalise son premier long métrage de fiction, Sinon Out, inspiré d'une histoire vraie. Après ce film dérangeant et sans concession, présenté à Cannes, elle poursuit sa route hors des sentiers battus en tournant pour la télévision, avec les élèves du TNS, Ça c'est vraiment toi, objet hybride, à la fois marivaudage et documentaire sur les institutions européennes. S'emparant de récits authentiques qui témoignent paradoxalement de son goût pour le romanesque, Simon filme le flirt de sa fille 800 km de différence et écoute une amie lui raconter sa vie banale et unique Mimi. Elle revient en 2006 sur le terrain de la fiction pure avec Ça brûle (présenté à la quinzaine des réalisateurs), autour d'une ado rebelle vouant un amour obsessionnel à un pompier.