Elle a fait ses débuts avec Mohamed Lakhdar Hamina, en tant que stagiaire, et c'est en tant que réalisatrice chevronnée qu'elle revient en Algérie pour présenter son film les Bureaux de Dieu. Dans ce mini- entretien, Claire Simon revient sur ses débuts ainsi que son premier contact avec l'Algérie. Liberté : Les Bureaux de Dieu est un de vos derniers films, sorti en 2008. Il sera projeté cet après-midi mais, en attendant, pourriez-vous nous mettre l'eau à la bouche en nous en parlant un petit peu ? Claire Simon : Samedi (aujourd'hui, ndlr) sera projeté les Bureaux de Dieu, un film de fiction avec des actrices connues et des actrices inconnues. Le lieu où va se passer le film est un centre de planning familial. On voit les femmes qui travaillent et qui reçoivent des femmes qui viennent pour des contrôles, demander la pilule… Les dialogues de ce film racontent la vie de ces femmes. Je suis curieuse de voir qui viendra voir le film. C'est un film pour toutes les femmes du monde et ça concerne aussi les hommes car chacun d'eux a eu une mère. Je suis intéressé de rencontrer le public ; je connais des cinéastes algériens comme Bouamari… J'étais déjà venue à la Cinémathèque en Algérie. Ce n'est pas votre première visite en Algérie. Vous connaissez bien la cinémathèque et le cinéma algériens. Ce retour, que vous inspire-t-il ? Je suis contente d'y revenir. Ce sont les gens de la Cinémathèque algérienne qui m'ont aidée à mes débuts. Je les ai rencontrés à l'Oncic à Paris. Du coup, j'ai rencontré du monde et des gens du cinéma français. Votre connaissance de l'Algérie est justifiée sur un autre plan, puisque vous avez travaillé sur le chef-d'œuvre Chronique des années de braise — la seule Palme d'Or algérienne — de Mohamed Lakhdar Hamina. Que gardez-vous de cette expérience ? À cette époque, j'étais stagiaire. J'ai découvert un film qui avait beaucoup de moyens d'action. J'étais au montage qui suivit le tournage. C'était magnifique de voir tout ce monde plein de volonté qui voulait faire du cinéma algérien. J'ai aussi étudié l'arabe. C'était quelque chose d'intéressant. C'est un métier passionnant, mais mieux vaut être un homme qu'une femme. Pourquoi estimez-vous qu'être un homme et faire du cinéma est plus facile que pour une femme ? Elles sont toujours considérées comme mineures. Dans un film, je ne me rappelle plus du titre ni du nom du réalisateur, sur les femmes des années 1970/90, une femme disait : “Je choisi mon président, je ne choisis pas mon mari !”