Plus de un million de commerçants illégaux activent actuellement dans le marché informel. Les 900 marchés officiels recensés à travers le territoire national n'attirent plus les nouveaux marchands. Ils sont plus de un million de commerçants légaux, donc immatriculés au centre du registre du commerce, toutes activités confondues (gros, demi-gros et détaillants), qui font face aux exigences du fisc. Or, tout près de leurs magasins, d'autres citoyens vendent les mêmes produits mais à des prix trop bas. Puisqu'ils échappent au contrôle des services des impôts et des directions du commerce. Les “trabendistes” pratiquent des tarifs adaptés aux couches sociales les plus défavorisées. Ce sont les gens au dérisoire pouvoir d'achat qui fréquentent en effet ces espaces commerciaux illicites. En termes plus clairs, le marché parallèle s'adresse essentiellement à la couche la plus lésée qui devient par voie de conséquence, vulnérable face aux différents risques auxquels elle est exposée. Par ailleurs, la concurrence déloyale imposée par les partisans du “trabendo” a provoqué la fermeture de centaines de boulangeries à l'échelle nationale. Leur nombre a enregistré une baisse sensible depuis quelques années. Elles sont estimées à environ 14 000 pour le moment. Cet abandon de l'activité se ressent d'une manière plus intense au niveau des wilayas. À Blida, pour ne citer que cet exemple, sur les 340 boulangeries connues, il n'en reste qu'une centaine. La plupart des anciens ont été contraints de fermer ou de se reconvertir en fast-foods ou pizzerias… Alger n'a, elle aussi, pas échappé à ce phénomène. À Belcourt, la plupart des boulangers, pourtant de renommée, ont baissé leur rideau, car ils n'ont pas pu se moderniser. Plus de un million de commerçants dans l'informel Plusieurs autres, encore, leur ont emboîté le pas à La Casbah, La Basse-Casbah et à Bab El-Oued. C'est dire que fabriquer du pain ne paye plus... de nos jours en Algérie. Ceux qui arrivent à se maintenir sont, estime M. Benabdesslam, membre du secrétariat national de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), à l'agonie. Il n'est recensé que quelque 1 200 à 1 300 boulangers à Alger. Sur un autre registre, il est prévu une réunion du conseil national de l'union probablement entre le 16 et le 18 du mois en cours. Des amendements seront certainement introduits dans le règlement intérieur afin de l'adapter aux exigences économiques et commerciales actuelles liées à l'accord d'association avec l'UE et l'adhésion prochaine de l'Algérie à l'OMC. Notre source déplore, à ce propos, le fait que l'union n'ait pas été associée dans les décisions prises dans le cadre de ces deux échéances. Concernant la lancinante question de la hausse des prix du pain, le Comité national des boulangers (CNB), présidé par M. Hentour Maâmar, a été reçu il y a quelques jours par le ministre du Commerce. Celui-ci a promis de répondre par écrit aux revendications du CNB liées aux alternatives proposées au réajustement des prix à savoir entre autres, la réduction de la fiscalité… Les syndicalistes n'écartent pas, en outre, la possibilité de demander la participation de leur syndicat à la prochaine tripartite, afin de proposer des solutions durables et une meilleure régulation voire une réorganisation du secteur du commerce en Algérie. Badreddine K.