Les mines antipersonnel dispersées par l'armée coloniale dans plusieurs endroits du territoire algérien et les méfaits engendrés par ces explosifs aux populations algériennes durant et après la lutte pour l'indépendance, est le thème retenu pour la 10e édition du Forum de la mémoire. Cette manifestation se tiendra demain dans l'enceinte de la maison de la culture de Naâma, dans le sud-ouest du pays. Elle est organisée par l'association Machaâl Chahid et parrainée par les autorités de la wilaya. Un des membres de cette association, connue sur la scène nationale pour son activisme afin de faire la lumière sur la lutte de libération du pays, fera savoir que le choix du thème n'est pas fortuit. «En parlant des mines antipersonnel et de leurs conséquences néfastes et graves sur les Algériens, c'est une manière de démontrer, une fois de plus, mais qui n'est jamais de trop, l'atrocité des crimes commis en Algérie par la France coloniale», a déclaré M. Abbad, l'un des dirigeants de l'association Machaâl Chahid contacté hier par nos soins. Notre interlocuteur ira jusqu'à dire que les débats devant découler de l'organisation de cette édition du forum de la mémoire feront l'objet d'une réponse substantielle battant en brèche les idées préconçues de certains milieux politiques hexagonaux valorisant à tort l'action de la colonisation de l'Algérie par l'armée française. En tout état de cause, ce que les algériens gardent en mémoire de la présence coloniale et de ce qui a été enseigné aux générations nées au lendemain de l'indépendance sur cette période de l'histoire cruciale de notre pays traduit l'idée selon laquelle l'armée coloniale s'est comportée en véritable criminelle contre le peuple algérien à qui elle a fait subir les pires supplices, une torture caractérisée et une série de génocides. Plus de 159 000 mines détruites par l'ANP Beaucoup d'Algériens gardent des séquelles des exactions commises par les colons et leur traumatisme est encore vivace dans leur mémoire. D'autre part, en parlant des mines antipersonnel, des dizaines de milliers de ces objets explosifs ont été détruits par les services de l'ANP en application de la convention d'Ottawa du 18 septembre 1998 relative à l'interdiction, l'emploi, le stockage, la production, le transfert des mines antipersonnel et leur destruction. C'est en application des dispositions de cette convention ratifiée par l'Algérie que l'Armée nationale a procédé à la destruction de 159 080 mines sur un total de 165 080. La toute dernière opération de destruction des mines antipersonnel opérée par l'ANP est celle effectuée au mois de mars de l'année écoulée dans la région de Hassi Bahbah, relevant de la wilaya de Djelfa. Cette opération a porté sur la destruction de 80 000 mines, rappelle-t-on. Dans le cadre de la tenue de la dixième édition du Forum de la mémoire qu'accueillera demain la wilaya de Naâma, de nombreuses interventions, notamment d'officiels, sont attendues des participants. L'on peut citer, entre autres, la communication de l'officier de l'ANP, Hocine Gherrabi ainsi que celle de Abdelmadjid Chikhi, DG des archives nationales. A cela s'ajoutent des témoignages des invalides de guerre et de victimes des explosions des mines antipersonnel survenues au lendemain de l'indépendance.