Interrogé en marge de sa visite, hier à Alger, sur les conventions de branche dans le secteur économique, le ministre du Travail, Tayeb Louh, a indiqué que «quelques conventions finalisées entre l'UGTA et le patronat seront signées le 1er mai, à l'occasion de la fête des travailleurs. Quant aux augmentations dans ce cadre dont pourraient bénéficier les travailleurs, M. Louh a estimé que cela dépendra des secteurs mais aussi des négociations avec les parties concernées. S'agissant des statuts particuliers élaborés, sans donner de chiffres précis, le ministre a affirmé qu'«il y a une avancée très significative», ajoutant, par ailleurs, que la révision du code du travail est en train de se finaliser. «Il y a un groupe de travail interne qui y travaille, et une fois finalisé, on va l'étudier surtout pour certains points sensibles avec le patronat et l'UGTA», explique-t-il, précisant que l'article 87 bis qui a fait beaucoup de mécontents sera «réformé et non pas abrogé», comme le réclament certains. «Ça concerne la définition du SNMG, on ne peut donc pas abroger une définition mais l'amender», explique-t-il encore. S'agissant des allocations familiales, le ministre affirme que le groupe de travail a un délai jusqu'à la fin de l'année en cours et la décision sera prise à ce propos en concertation avec les parties concernées, n'écartant pas, par ailleurs, la proposition du patronat de repousser les délais jusqu'à 2012. La lutte contre le chômage, une priorité L'Etat décide de donner un coup de pied dans la fourmilière d'un fléau qui touche particulièrement les jeunes diplômés : le chômage. La visite effectuée hier par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, dans la wilaya d'Alger, entre dans ce cadre. Cette dernière, qui l'a mené dans 3 escales, a permis de constater l'état d'avancement de la politique nationale de lutte contre le chômage à travers plusieurs dispositifs mis en place mais aussi de constater les «imperfections», qui restent à corriger. En effet, lors de la visite de l'agence Anem de Aïn Benian, première escale de son périple, où le bilan d'activités de la wilaya d'Alger a été présenté au ministre, les responsables de l'agence ont insisté sur le déficit en matière de main-d'œuvre qualifiée. «Malgré l'existence des offres, un déficit en main-d'œuvre qualifiée est constaté spécialement en BTH, secteur qui enregistre un déficit en matière d'ingénieurs en génie civil», indiquera Louh, reconnaissant qu'il y a un manque à gagner en matière de formation. C'est au cours de la 3e escale, qui a vu la signature d'une convention entre l'Anem et Arcofina du groupe Dahli qui va permettre d'insérer 1000 jeunes primo-demandeurs d'emploi dans le cadre du DAIP (disposition d'aide à l'insertion professionnelle) que M. Louh a réitéré l'importance du volet formation. L'Anem, donc l'Etat, soutiendra les salaires des jeunes insérés dans ce cadre pendant 3 ans à hauteur de 12 000 dinars pour la première année, 10 000 DA pour la deuxième et 8000 DA pour la troisième année, et à charge pour l'entreprise d'assurer la formation et le recrutement de ces jeunes. L'autre formule concerne la création de petites entreprises (PME). Le ministre a, dans ce cadre, fait une halte chez la microentreprise Marvilla, créée dans le cadre du dispositif Ansej, spécialisée dans la production de chips sous la marque Chipsou. Cette entreprise, qui représente un symbole de réussite aux yeux du ministre, a, en un laps de temps record, créé plus de 200 postes d'emplois, en plus de sa contribution à la Cnas à hauteur de 19 millions de dinars. «Il y a d'autres formules qui ont permis d'insérer près de 300 000 jeunes», dévoile le ministre qui ajoute que toutes ces formules s'inscrivent dans le cadre de la politique nationale de lutte contre le chômage entamée il y a près de deux années. «C'est une lutte contre le chômage par l'approche économique», expliquera Louh, qui ajoute que «ceci est notre objectif en plus des mesures contenues dans la loi de finances 2009 qui encouragent l'investissement et d'autres mesures incitatives envers les investisseurs en vue de la création d'emplois».