«L'Algérie possède les potentialités nécessaires pour améliorer son taux de croissance pour les deux prochaines années. Les estimations communiquées par le FMI, selon lesquelles ce taux va atteindre +4,6% en 2010 et +4,1% en 2011, sont effectivement réalisables. Ces résultats sont bons, honorables et correctes. Mais ils restent encore insuffisants pour réduire le taux de chômage. Car la principale problématique se situe à ce niveau. Il est impératif de trouver une solution à la crise de chômage», c'est ce que nous a déclaré Abdelghani Bessaha, expert économique. Notre interlocuteur a estimé que l'Algérie doit fournir des efforts supplémentaires pour améliorer son taux de croissance. «Ce taux doit atteindre 7% pour pouvoir dire qu'il y a eu réellement création d'emplois et réduction de taux de chômage. Sans cela, l'Algérie continuera à affronter les problèmes du marché du travail», a-t-il ajouté. La problématique essentielle demeure, selon lui, la demande de travail émanant des nouveaux demandeurs. «Ce taux de croissance ne permet pas encore à l'Algérie de faire face aux nouvelles demandes d'emploi qui surgissent sur le marché local. Il est donc impossible d'absorber le taux de chômage qui devient ainsi chronique», a-t-il souligné. Pour pouvoir élever ce taux de croissance, notre expert suggère une réforme structurelle de l'économie et la mise en place de stratégie à long terme avec comme principales actions «l'élargissement de l'offre de l'emploi à travers la multiplication des investissements, l'accès au financement, la création de PME à travers des dispositifs de microcrédits et bien d'autres mesures». Il est question de réaliser, selon lui, une extension de l'activité économique pour pouvoir accroître le nombre des travailleurs. L'analyse du marché de l'emploi en Algérie relève l'existence de 10,2 millions de travailleurs. Le nombre de chômeurs s'élève, quant à lui, à 1,1 million, soit 11% en 2009, alors qu'il a été de l'ordre de 28% en 2000. Ces statistiques communiquées restent approximatives dans la mesure où il existe des chômeurs qui ne sont pas enregistrés au niveau des agences d'emploi et de placement. Cette catégorie des non-inscrits constitue quelque 5% de la main-d'œuvre active, sachant que beaucoup de femmes y figurent. L'Algérie a réussi la création durant le quinquennat 2005-2009 quelque 200 000 postes d'emploi. «Ce qui a justement favoriser la croissance», a ajouté M. Bessaha. La plus grande partie de ces nouveaux postes générés durant les deux précédents plans quinquennaux sont temporaires. La création de ces postes de travail a été possible grâce au lancement de plusieurs programmes d'investissement publics massifs dans divers secteurs d'activités. «Une situation qui fait que ces travailleurs rejoindront le camp des chômeurs une fois que les projets lancés seront achevés», a-t-il fait savoir. L'Algérie a créé en moyenne 250 000 postes annuellement. Quelque 300 000 emplois temporaires ont été créés entre 2000 et 2002, 500 000 entre 2003 et 2007 et entre 200 000 à 250 000 depuis 2008. «Mais cette politique n'a pas réussi à créer de nouveaux postes d'emploi permanents, ce qui a fait que le nombre des chômeurs est resté le même», a tenu à souligner notre interlocuteur.