Djezzy fait face encore une fois à un sérieux blocage. La Banque d'Algérie lui aurait interdit le transfert de dividendes. Une source proche de l'opérateur s'étonne des décisions de l'institution bancaire «qui ne respecte pas la règlementation en vigueur». La domiciliation bancaire, y compris pour acquisition de matériel, a été refusée. La mesure intervient après l'annonce par Orascom Télécom Algérie (OTA), propriétaire de l'opérateur mobile Djezzy, qu'il avait réglé sa situation avec la direction générale des impôts (DGI) en Algérie. De telles mesures ne sont prises qu'une fois qu'un opérateur ou client ait déjà commis des infractions. Ce n'est pas le cas de Djezzy, qui n'a jamais eu de difficultés aves les établissements bancaires, précise notre source. La direction de Djezzy ne comprend pas les raisons de ce blocage, surtout après avoir honoré presque la totalité de la facture du redressement fiscal estimé à 596,6 millions de dollars portant sur les exercices 2005, 2006 et 2007. L'opérateur avait fini par verser presque la totalité de sa dette, après que l'administration fiscale ait rejeté son second recours. Le recours aux tribunaux et à la contestation des redressements fiscaux est, selon le même intervenant, loin de constituer une infraction aux yeux de la législation, mais un droit garanti à tout opérateur s'estimant lésé. Il y a lieu de noter que la législation algérienne conditionne le transfert des dividendes des entreprises étrangères à la présentation d'un quitus fourni par l'administration fiscale. Cette nouvelle obligation a été introduite par la loi de finances complémentaire 2009. L'opérateur, qui détient la plus grande part du marché algérien de la téléphonie mobile, insiste sur le fait qu'il a «toujours contribué aux bien-être des Algériens, en respectant les closes de son cahier des charges, notamment la tarification concurrentielle et la couverture assurée à hauteur de 80% du territoire national». Quant aux rumeurs de vente de plusieurs filiales d'Orascom Telecom Holding (OTH), dont Djezzy, notre source affirme que cette information est infondée. Les déclarations faites récemment par Naguib Sawiris, propriétaire du groupe, le confirment d'ailleurs. Ce dernier s'est déclaré prêt à investir en Algérie, et ce, malgré «les blocages voulus par certaines parties embarrassées» par la réussite d'Orascom en Algérie. Des informations du genre «retrait éventuel d'OTA de l'Algérie» font partie d'une cabale montée pour récupérer la part de marché de l'opérateur qui réalise un chiffre d'affaires de 2 milliards de dollars/an. Ce qui le classe en deuxième position après Sonatrach.