Alors que les relations entre Paris et Alger demeurent toujours dans ce semblant de flou qui entoure le dialogue entre les deux nations, voilà que le débat sur la criminalisation du colonialisme revient à la une en ce début de semaine. Après les vives expressions émises par certains partis politiques quant à une meilleure concrétisation de ce projet, c'est au tour de la fondation 8 Mai 1945 de s'exprimer sur la question. Au nom de toutes les associations soutenant l'initiative, la fondation appelle à ne pas faire dans la demi-mesure concernant cette question. Dans un communiqué qu'elle a rendu public, la fondation soutient le projet de loi déposé à l'Assemblée populaire nationale depuis plus de deux mois. Et ce projet, «soutenu par l'adhésion de 125 députés et l'approbation du bureau, ne souffre en réalité d'aucune ambiguïté pour être relégué encore une fois aux calendes grecques», a indiqué le communiqué. Tout en précisant que «les enfants du peuple, qui ont fait preuve de loyauté à l'égard du martyr, de milliers, voire de millions de chouhada et à leur mémoire, un devoir inaliénable, attendent avec impatience le cours positif des choses». Avant de continuer : «L'engouement autour du projet témoigne d'une volonté populaire à restaurer une dignité, un droit à la mémoire meurtrie et spoliée.» «Le message des ex-indigènes qui ont payé lourdement le prix du sacrifice ne souhaitent vraiment pas voir leurs héritiers aujourd'hui courber l'échine.» Par ailleurs, le communiqué précise que «la France qui, sans crier gare, a légiféré à la faveur d'un texte positivant le colonialisme en toute souveraineté… n'a fait qu'à sa guise, et toujours convaincue d'être dans son droit d'apprécier cette période de positive. Et elle continuera d'agir de la sorte tant que les nostalgiques et les révisionnistes agissent à contre-courant des vérités historiques». Avant d'enchaîner : «Si le gouvernement accorde un avis favorable pour la poursuite du dialogue autour de l'enrichissement du texte relatif à la loi criminalisant le colonialisme, il ne sera que remercié et le peuple l'honorera.» Alors que dans le cas contraire «toute tentative de mise à mort de celui-ci (projet de loi) ne travaillera que la France coloniale et ses intérêts grandissants dans ses ex-colonies», a bien précisé la fondation 8 Mai 1945.