L'ancien homme fort du Panama, Manuel Noriega, extradé des Etats-Unis vers la France, a été placé sous mandat d'arrêt par la justice française, qui l'accuse de blanchiment d'argent de la drogue. Le général Noriega est apparu en mauvaise santé lorsqu'il est arrivé hier au Palais de justice de Paris, où le procureur lui a notifié son mandat d'arrêt, a dit sa défense, qui conteste la compétence de la France à le juger. «Le général Noriega n'a rien à faire sur le sol français (...) Nous avons dès maintenant contesté la régularité de son extradition», a dit maître Olivier Metzner à la presse au Palais de justice. Un juge de la détention et des libertés doit décider dans l'après-midi son éventuel placement en détention provisoire à l'issue d'une séance contradictoire, a dit le parquet de Paris. Manuel Noriega, 76 ans, a déjà été condamné par défaut par le tribunal correctionnel de Paris à dix ans de prison. La France réclamait son extradition de longue date, et Washington l'avait autorisée début avril. L'ancien général panaméen conteste les faits qui lui sont reprochés et a demandé à être rejugé à de nombreuses reprises. Ses avocats français estiment qu'il ne peut être jugé en France en raison de son immunité d'ancien chef d'Etat et que les faits sont prescrits. Selon le ministère de la Justice, s'il est placé en détention provisoire, un nouveau procès doit être organisé dans une période de deux mois, renouvelable une fois.