Certains textes de loi sont longtemps médiatisés avant qu'il ne soit procédé à leur application sur le terrain. Près d'une année après la notification de cette disposition en bonne et due forme dans la mouture de la LFC 2009, son application reste problématique. La même disposition est en revanche toujours à l'étude et la dernière manifestation retenue à l'ordre du jour est le regroupement du CPA et des responsables du secteur bancaire qu'abrite le luxueux hôtel El Mouahadinne d'Oran. Pendant ce temps, la Cnep s'affaire «par le biais de plusieurs scénarios de montages financiers à définir la formule la plus adéquate à même d'aborder en temps réel l'application de cette nouvelle formule d'octroi de crédits pour l'immobilier dès que le feu vert sera donné par le ministère des Finances», fera savoir un haut responsable de la Cnep contacté par nos soins. En d'autres termes, il existe encore des éléments de blocage empêchant l'entrée en vigueur de cette disposition de loi dont les premiers balbutiements remontent à près d'une année. L'explication qui nous a été fournie, hier, par nos sources au niveau de la Cnep au sujet de «ce retard de trop» pris dans la mise en application de l'octroi des crédits à intérêt bonifié destinés à l'immobilier montre que les Algériens auront encore à patienter longtemps avant d'être les bénéficiaires de cette nouvelle formule. Nos interlocuteurs nous ont informé qu'au ministère des Finances «des responsables de ce département s'attellent présentement à faire la classification des zones rurales en Algérie. Ceci partant du principe que la nouvelle formule de financement du logement inclut l'octroi des crédits bonifiés pour l'autoconstruction dans les régions rurales qu'il faudrait distinguer des zônes urbaines où la même formule ne sera appliquée que dans des opérations de transaction de logements neufs». Dans cet exercice portant sur la nécessité de faire le distinguo entres les zônes rurales et les centres urbains du pays, nombreux sont les paramètres qu'il faudra prendre en considération, nous précise-t-on. Le premier de cette série de paramètres traduit l'idée selon laquelle «une région rurale du pays ne doit pas contenir au-delà de 5000 habitants, a contrario d'une agglomération urbaine qui n'est considérée ainsi que si elle réunit au minimum ce chiffre en population». A quand la bonification des crédits ? A ce jour, aucun des cadres dirigeants des établissements bancaires ne peut répondre avec exactitude à cette question. Alors que cette nouvelle formule d'octroi de crédits à intérêt bonifié mise en place expressément pour stimuler le marché de l'immobilier et favoriser l'accès au logement devait connaître son coup d'envoi la semaine écoulée, les banques, structures de financement auprès desquelles est attendu son lancement, sont toujours dans l'attente du feu vert du ministère des Finances. Les algériens s'impatientent chaque jour un peu plus et ils sont nombreux à guetter la moindre information. Ils craignent cependant que leur attente et tous leurs espoirs quant à acquérir un logis via ce nouveau montage financier s'évaporent pour laisser place à une déception profonde. Une crainte légitime compte tenu de l'indisponibilité du parc immobilier pour réussir cette nouvelle opération de bonification des crédits.