Organisée tous les cinq ans, la rencontre des pays membres du Traité de non-prolifération nucléaire sera certainement dominée par la crise iranienne. Les pays signataires du TNP se réuniront à l'ONU, à New York, du 3 au 28 mai dans le cadre de la conférence d'examen de ce texte que l'on présente comme essentiel pour la sécurité mondiale. Conclu en 1968 et entré en vigueur en 1970, le TNP reconnaît les cinq pays ayant acquis la bombe atomique à cette date : Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France et Chine. Le traité interdit à d'autres pays de se doter de l'arme nucléaire, tout comme il interdit aux pays ayant la bombe d'aider d'autres Etats à se la procurer. En contrepartie, le TNP aide les pays qui le souhaitent à accéder à la technologie nucléaire civile. A ce jour, 190 Etats ont signé le traité. Trois pays ont refusé de le rejoindre et se sont dotés de l'arme atomique : Israël, Inde et Pakistan. La Corée du Nord, qui compte parmi les 190 signataires du TNP, a quitté le traité et a fabriqué et testé des bombes atomiques entre 2007 et 2009. L'Iran, qui est toujours membre du TNP, est fortement soupçonné de développer un programme civil à vocation militaire, ce que Téhéran dément. «Nous ne devrions pas faire d'offres pour obtenir la confiance de l'Occident dans la mesure où l'Iran se conforme aux lois internationales et agit dans ce cadre», a déclaré le président iranien à son arrivée à New York. «Depuis quarante ans, les puissances nucléaires échappent à tout questionnement : pourquoi n'ont-elles pas détruit leurs armes ?», interroge l'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA qui propose d'instaurer un calendrier pour que, d'ici à 2020-2025, toutes leurs armes nucléaires aient été détruites. La présence de Mahmoud Ahmadinejad à l'ouverture de la conférence devrait peser sur les débats. «La conférence risque de se diviser en deux», prédit un spécialiste du nucléaire. En 2005, la précédente conférence s'est achevée sans déclaration finale, faute de consensus. Un scénario qui pourrait se rééditer en 2010, peut-être à propos d'un texte proposé par l'Egypte et qui prône un Moyen-Orient dénucléarisé. Une utopie, considérant le refus d'Israël d'adhérer au TNP et la volonté de l'Iran de se doter d'une industrie nucléaire.