L'Entreprise portuaire d'Alger (Epal) et la société de gestion des participations de l'Etat SG Ports se sont constituées parties civiles dans l'affaire relative à la conclusion de marchés douteux par les responsables de l'Epal. Une source judiciaire a révélé, hier, que le conseil d'administration de l'Epal s'est constitué partie civile dans l'affaire de passation de marchés douteux conclus entre les deux précédentes directions du port et quelques opérateurs privés intervenant dans le domaine de la manutention. Actuellement en instruction au tribunal d'Alger-Sidi M'hamed, cette affaire a vu l'inculpation puis l'incarcération des deux PDG du port d'Alger et la mise en examen de plusieurs cadres. Hier, 3 directeurs centraux de l'Epal, sous contrôle judiciaire, ont été entendus par le juge près le même tribunal, qui devrait en principe statuer sur leur cas aujourd'hui. Le juge devrait également prendre une décision envers un responsable de la capitainerie accusé de complicité dans la délivrance à des entreprises privées d'autorisations d'exercer l'activité de manutention dans l'enceinte portuaire. Les entreprises citées dans cette affaire sont la Sarl Logistic, la Sarl Miloud et la Sarl Transimax. Pour rappel, 4 directeurs centraux de l'Epal sont actuellement sous contrôle judiciaire alors que l'actuel PDG et son prédécesseur ont été placés en détention préventive, le 22 avril, à la prison de Serkadji, en même temps que le directeur de l'administration générale de l'Epal et 3 responsables d'entreprises de manutention privées. Actuellement, 10 personnes sont impliquées dans cette affaire et sont poursuivies pour plusieurs délits. Ils sont accusés notamment de corruption, de passation de marchés contraires à la législation, abus d'autorité et pratiques douteuses. L'affaire du port d'Alger a vu le jour suite à une lettre de dénonciation anonyme qui a mis en exergue certaines pratiques délictuelles au niveau du port d'Alger. Le juge d'instruction poursuit ses investigations en décortiquant en particulier les nombreux marchés conclus entre la direction du port d'Alger et plusieurs opérateurs privés, essentiellement des transitaires et des entreprises de manutention dont certaines ont pu obtenir l'autorisation de travailler de nuit. Ces entreprises activent dans l'enceinte portuaire depuis 2000 et ce, en vertu d'une décision du ministère des transports autorisant les entreprises privées à exercer les activités de manutention. Cette décision était motivée par les quantités phénoménales des marchandises qui encombraient le port d'Alger.