L'événement cette année, c'est la présence de l'Algérien Tariq Teguia avec Gabbla, en compétition. Plein soleil sur l'Adriatique. C'est le vingt-cinquième débarquement sur l'île du Lido, quartier général de la Mostra. Pourtant, à chaque fois, l'émotion semble se renouveler. Sans doute à cause de ce rituel qui débute dès l'arrivée sur le tarmac de l'aéroport Marco - Polo, la traversée à bord du vaporetto qui longe les îles de Murano (temple de la verrerie soufflée), Burano (dédiée à la broderie), un crochet par l'escale «San Marco», le centre de Venise, et enfin, l'arrivée au Lido, après une traversée de presque une heure. L'hôtel où tout est reconduit d'une année à l'autre, sans surprise aucune. Comme sur du papier à musique... Innovation (quand même) cette année, les vélos sont livrés par le loueur à domicile. On l'aura compris, la Mostra est aussi un rendez-vous avec la pratique cycliste... annuelle...C'est aussi le meilleur moyen de circuler dans l'île entre deux séances...Les balades en fin de journée, sur la longueur du «longomare» (plus de quatre kilomètres), pour décompresser, sont vivement conseillées... Mais Venise c'est aussi des films, au cas où on l'aurait oublié! Et l'événement cette année, c'est la présence de l'Algérien Tariq Teguia avec Gabbla, en compétition. Après avoir présenté dans une section parallèle son premier film Rome, plutôt que vous! (2006). La dernière fois que l'Algérie concourait pour le Lion d'Or c'était avec La Montagne de Baya du regretté Azzedine Meddour...Le jury, présidé cette année par Wim Wenders aura donc à juger cet opus algérien, parmi les vingt autres longs métrages en lice parmi lesquels on relèvera la présence de Haïlé Gérima, l'Ethiopien révélé par la Cinémathèque algérienne avec Moisson, 3000 ans (1974) et qui revient après une longue absence. Sur les tablettes figurent aussi des noms prestigieux des cinq continents. C'est dire combien la tâche s'annonce ardue, sur le papier du moins... Hier, le festival a mis les petits plats dans les grands pour faire l'ouverture de cette 65e édition avec Burn After Reading (USA) des frères Coen. Dédié au regretté Youssef Chahine, (qui avait présenté Chaos, son dernier film, à la Mostra) par Marco Muller le grand ordonnateur du festival, depuis 2004, ce soixantième cinquième rendez-vous verra, samedi prochain, tous les festivaliers évoquer la mémoire de ce géant du cinéma mondial, lors de la séance de minuit, à l'occasion de la projection du mythique Bab Al Hadid (Gare Centrale)...