L'écart entre le baril coté à Londres (mer du Nord) et celui coté à New York (Nymex) se creuse avec une différence de prix située entre 5 et 6 dollars. Un écart qui va réduire les exportations des pays producteurs dont l'Algérie. Habituellement, le brent est modestement en deçà du brut américain. Le pétrole de la mer du Nord semble vouloir atteindre les 81 dollars alors que le pétrole américain a plongé sous les 74 dollars, pour le contrat le plus rapproché livrable en juin, selon les prévisions. Vendredi, les prix ont perdu près de trois dollars clôturant la semaine sous 78 dollars le baril à Londres après la chute de l'euro et des marchés d'actions. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juin a reculé de 2,82 dollars à 77,29 dollars par rapport à la clôture de la veille. Le brut léger texan (WTI), pour livraison à échéance identique, a perdu 2,75 dollars à 71,65 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Accompagnant une forte chute des marchés d'actions et une progression soutenue du dollar américain, le marché pétrolier a atteint de nouveaux seuils de faiblesse. A Londres, les cours sont tombés jusqu'à 76,89 dollars, un plus bas depuis le 3 mars. A New York, en raison du niveau des stocks américains, les prix ont marqué un creux jusqu'à 71,05 dollars, niveau plus observé depuis le 8 février. Les mesures décidées dans la zone euro vont affecter la reprise déjà fragile en Europe et les niveaux de la demande en énergie fossile, prévoient les analystes. Le dollar exerce une forte pression sur les cours du brut en augmentant face à l'euro, tombé sous le seuil de 1,24 dollar, pour la première fois depuis mars 2009. A long terme, les espoirs reposent sur la Chine d'où arrive une demande accrue suite au lancement de deux projets permettant à Pékin de sécuriser ses approvisionnements : la compagnie publique chinoise CSCEC a obtenu au Nigeria un accord pour construire trois raffineries et un complexe pétrochimique, pour un montant de 23 milliards de dollars. Par ailleurs, le fonds souverain chinois China Investment Corp (CIC) va investir plus de 1,2 milliard de dollars au Canada pour exploiter des sables bitumineux de l'Alberta (Ouest). Entre la spéculation américaine et le recul européen La quantité des réserves flottantes a augmenté d'un quart en avril. Les opérateurs de stockage à Cushing se frottent les mains : ils achètent le pétrole américain à bas prix, se garantissant des gains en vendant des contrats à terme plus lointain. C'est pourquoi ces investisseurs, aujourd'hui, faute de trouver un emplacement pour stocker leur pétrole, bradent à bas prix leur contrat de juin pour s'en débarrasser, ils accentuent du même coup la surcôte des contrats de juillet et août, un écart qu'on n'avait plus vu depuis 15 mois. Le rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), défendant les pays consommateurs, a revu à la baisse de 200 000 barils ses prévisions de consommation mondiale de pétrole en 2010. Elle appelle l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à baisser la production cette année. Les Arabes défendent désormais leurs intérêts Pour sa part, l'Opep a annoncé à l'issue de la réunion de Doha lors du 9e congrès arabe de l'énergie, tenue du 9 au 12 mai, qu'il n'y aura pas de réunion extraordinaire de l'organisation. Pour les pays arabes membres de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opeap), une série de recommandations a été rendue publique afin de trouver des solutions à leurs capacités d'investissements énergétiques. Il s'agit entre autres de développer l'utilisation des technologies de pointe liées à l'extraction du pétrole, d'encourager les pays arabes à utiliser le gaz naturel comme carburant d'un environnement favorable dans les différents domaines, en accordant davantage d'attention aux sources en amont disponibles dans la région arabe, l'exploitation des énergies renouvelables autres sources disponibles, plus de raffineries, ouvrir le secteur de l'énergie aux investissements privés locaux et surtout la coopération entre pays arabes.