Il ne se passe pas un jour sans que les habitants des haouchs d'Ouled Fayet ne soient exposés au danger. Depuis l'ouverture de la nouvelle route qui dessert les hameaux et les petites villes de Souidania, Rahmania et Ouled Fayet à l'autoroute en direction de Tipaza, la non-construction de passerelles et l'absence d'éclairage public génèrent des risques indéniables. Ouverte pour le grand bonheur des automobilistes, particulièrement ceux habitant l'arrière-pays algérois, l'autoroute à deux voies menant de la rocade du littoral aux petites villes de Rahmania, Souidania, Ouled Fayet et autres hameaux est dépourvue de passerelles et d'éclairage public. Ce que les résidents dont les habitations jouxtent la nouvelle autoroute n'apprécient guère : ils demandent aux autorités concernées de trouver une solution à l'un des problèmes majeurs : traverser cette infrastructure routière sans risque. Effectivement, en effectuant un aller-retour sur cette autoroute, on s'aperçoit qu'aucune passerelle n'a été construite. Les ponts de véhicules ne sont pas à prendre en compte, d'autant plus que la distance les séparant dépasse le kilomètre. Les habitants des haouchs, qui sont en majorité des agriculteurs, doivent faire plus de 5 km à pied pour traverser une autoroute dont la largeur n'excède pas 80 m. Sinon, pour les plus jeunes, il suffit d'attendre que des voitures se fassent rares et hop, le grand saut. Cela étant, le danger guette la classe seniors qui ne peut s'amuser à courir sur le bitume pour rendre visite à la famille habitant l'autre côté ou pour répondre à leurs besoins professionnels. Autre manque : l'éclairage public. En effet, tout au long de la nouvelle autoroute, il n'existe aucun lampadaire. Et dès la tombée de la nuit, les familles habitant les haouch, dont la plupart ont des liens de parenté, sont encore une fois séparées, car «il devient très dangereux de traverser cette route. En plus de cela, les chiens errants peuvent à tout moment attaquer. La preuve, ce chien percuté par un véhicule», nous a affirmé Aïssa, en pointant le doigt vers un animal mort en bordure de la voie d'urgence. Plus loin, Mohamed, agriculteur, faisait du stop lorsque nous l'avons abordé. Furieux, il ne comprend pas pourquoi «les autorités locales n'ont pas continué les travaux en mettant en place des passerelles et l'éclairage public». Et d'ajouter : «Nous sommes toujours mal servis. D'ailleurs, cette route est bien faite pour les automobilistes. Mais il fallait qu'ils pensent à nous. Ici, nous sommes tous frères et cousins. Les passerelles vont nous permettre de rendre visite à nos familles sans danger. Nos mères et pères sont âgés, ne l'oublions pas. Si rien n'est fait, je peux vous garantir qu'il risque d'y avoir des morts.»