La Fédération nationale des agences immobilières (Fnai) rejette le projet portant sur le statut de l'agent immobilier et souhaite que les autorités publiques lèvent les différentes contraintes imposées par ce texte, notamment l'exigence faite aux agents immobiliers de faire appel aux personnes licenciées pour pouvoir exercer la profession. Contacté par nos soins, Abdelhakim Aouidat, vice-président et chargé de la communication à la Fnai rappelle que l'organisation de la profession par un décret réglementaire a toujours été l'une de «nos principales revendications», et ce, depuis l'année 2000. Cependant, poursuit le même intervenant, «nous avons été surpris par la série de conditions aberrantes» imposées dans le texte de loi sur le statut d'agent immobilier, présenté hier devant le conseil du gouvernement. Il s'agit essentiellement de trois points à revoir : l'agrément des agents immobiliers en activité et des courtiers. Le premier concerne la condition imposée pour la délivrance d'un agrément à l'agent immobilier et à l'administrateur des biens. Il est précisé que l'agrément n'est accordé qu'à la personne en possession d'un diplôme supérieur ainsi qu'un cumul d'expérience de 3 années. Le texte promulgué avec effet rétroactif oblige les anciens à s'y conformer. Toutefois, il est prévu (article 7) que le demandeur de l'agrément qui ne remplit pas les nouvelles conditions doit bénéficier de la collaboration permanente et effective d'une personne physique y répondant. M. Aouidat estime que «cette décision risque de contraindre la plupart des agents immobiliers, même ceux cumulant plusieurs années d'expériences, de baisser rideau». Certes, précise-t-il, «nous avons demandé à ce qu'un certain niveau de formation soit exigé pour chaque postulant, dans le but d'assainir le secteur qui baignait dans une anarchie. Mais nous voulions que cela soit fait dans la règle de l'art, avec une période de transition permettant aux anciennes personnes du métier de suivre une formation de mise à niveau». D'ailleurs, poursuit l'intervenant, «la convention avec l'institut supérieur de gestion et de planification en mai 2008, en la présence de monsieur le ministre de l'Habitat a été faite dans le but de mettre en place une formation de mise à niveau au profit des agents qui ne répondent pas aux critères demandés». Selon lui, ce texte de loi va augmenter le taux de chômage en Algérie. S'agissant des courtiers, Abdelhakim Aouidat estime que c'est une profession qui n'a pas lieu d'exister. M. Aouidat dénonce, par ailleurs, le fait que la Fnai, en tant que partenaire social, n'a jamais été associée aux débats portant sur le projet du statut en question. «Nous avons fait plusieurs propositions depuis le 9 février 2009, mais nous n'avons reçu aucune réponse.»