Le trafic ferroviaire en gare d'Annaba et notamment au niveau du dépôt de Souk-Ahras, interrompu depuis le 9 mai, suite au mouvement de grève surprise des mécaniciens, a repris normalement lundi en fin de journée, a annoncé hier la direction régionale de la Sntf. Se félicitant du dénouement de la crise avec la publication par la DG Sntf des nouvelles grilles de salaires et de la liste des primes augmentées (transport, salaire unique, prime de rendement kilométrique et celles relatives au départ en retraite) avantageant tout particulièrement les personnels travaillant sur la ligne minière, le directeur régional indiquera que ces neuf journées de grève ont été très douloureuses pour l'entreprise. Pour lui comme pour ses plus proches collaborateurs, il ne fait pas de doute que des efforts conséquents devront être déployés pour rattraper le retard accumulé en matière de fret notamment. Ce responsable signalera que la paralysie des attelages a affecté tous les sites miniers, de l'Ouenza à Djebel Onk en passant par Boukhadra, qui assurent l'approvisionnement en matières premières des complexes ArcelorMittal d'El Hadjar et de Fertial Annaba, ceci en plus des livraisons de carburants qui n'ont pu être assurées en direction des populations. Entrant dans le détail, M. Naït Merzoug indique que la Sntf a à charge d'assurer quotidiennement le transport de 4200 tonnes de minerai de fer et de 3700 tonnes de phosphate ainsi qu'une moyenne de 12 citernes de carburants par jour pour le compte de Naftal. «Imaginez la contrainte qui a été imposée à toutes ces entreprises partenaires de la Sntf pour lesquelles rien ne pourra remplacer le transport par rail. Les camions qu'ArcelorMittal, Ferphos ou encore Naftal ont dû affréter en substitution des wagons pendant ces neuf jours de grève constituent une charge financière très lourde en plus de ne pas suffire en termes de volume», regrettera-t-il. Le coût du conflit – le plus long qu'ait connu l'entreprise ferroviaire – s'élèverait ainsi, selon ce responsable, à près de 64 millions de dinars au niveau national, dont 50 millions sont des pertes pour le transport de marchandises sur la ligne minière pour l'essentiel. Optimiste néanmoins, le directeur régional est assuré qu'avec la reprise du trafic, la situation ira en s'améliorant avec la programmation des 8 navettes de banlieue quotidiennes et celles vers Alger, Tébessa et la navette entre Souk Ahras et la région de Sid Ali Lehmici, une zone enclavée située à la limite de la frontière tunisienne, dont les populations ont été isolées pendant la grève.