Le secrétaire général du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal s'est déclaré «décontenancé par le revirement opéré ces dernières semaines par la direction générale de l'entreprise dans le traitement des dossiers relatifs à l'augmentation des salaires, en respect de la convention collective et de la convention de branche». Selon Smaïn Kouadria, le directeur général d'ArcelorMittal Algérie, Vincent Legouic, aurait même déclaré lors de la réunion qu'il a tenue avec le partenaire social le 17 mai qu'il ne reconnaît pas les décisions de la tripartite gouvernement-UGTA-patronat, pas plus que celles de la 13e bipartite SGP Transolb- Fédération FNTMNEE et les accords de branche, en dépit de l'instruction ministérielle qui lui en fait obligation. Le syndicaliste a exprimé, jeudi lors d'une conférence de presse, la volonté des représentants des travailleurs «de défendre de toutes leurs forces le contenu de la plateforme de revendications, quitte à monter de nouveau au front de la contestation». Il indiquera que l'inspection du travail d'El Hadjar a été saisie à la fin de la semaine écoulée pour tenter une concertation entre les deux parties, et qu'en cas d'échec de cette procédure légale le syndicat entamera un cycle d'assemblées générales pour décider de la forme à donner au mouvement. «Nous n'excluons pas le recours à la grève générale si nécessaire», menace M. Kouadria, tout en regrettant que la direction ait décidé de camper sur une position de «hors-la-loi» en ne reconnaissant pas les prérogatives de la société de gestion des participations Transolb, dont ArcelorMittal Algérie autant que son partenaire algérien Sider dépendent. A une question relative au devenir du complexe sidérurgique d'El Hadjar, il répondra que le syndicat d'entreprise dont il fait partie attend les décisions du gouvernement quant à la reconduction du contrat de partenariat qui arrive à échéance en octobre 2011. «Nous sommes convaincus en notre qualité de syndicalistes que les dispositions de la loi des finances complémentaire 2010, notamment celles relatives à la parité majoritaire (51-49%) de l'Etat dans les contrats de partenariat futurs, au droit de préemption et à la protection de la production nationale sont justes et qu'elles doivent être appliquées», déclarera M. Kouadria, en précisant qu'il n'est qu'un syndicaliste, et qu'en cette qualité il estime que ces résolutions restent du ressort du seul gouvernement dans le cadre des orientations économiques du pays. Ceci avant d'ajouter que «le droit de présider souverainement aux destinées de nos richesses est un idéal que nourrissent tous les Algériens. Les travailleurs d'ArcelorMittal Algérie partagent cet idéal s'agissant de la gestion du complexe sidérurgique et des sites miniers d'El Ouenza et Boukhadra». Revenant sur la concrétisation du plan global d'investissement 2010-2014, il relève que «rien de notable n'a été enregistré à ce jour» et rappelle que le syndicat a invité solennellement la direction de l'entreprise «à s'inscrire dans la continuité de la résolution n°1 du conseil d'administration tel qu'adoptée lors de la réunion qui s'est tenue à Hydra le 20 janvier 2010».