Cinq commerçants de la wilaya de Sétif, dont un est incarcéré, sont accusés de vol d'un conteneur de pièces détachées de marque Hyundai au port d'Alger. L'affaire a été traitée jeudi par la chambre pénale de la cour d'Alger. En effet, les cinq commerçants sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol qualifié, dissimulation de preuves, escroquerie et activité illégale. G. Rezki (commerçant à Aïn Oulmane, wilaya de Sétif, et incarcéré), S. Kamel (commerçant à Sétif), C. Abdelwaheb (commerçant), B. Ali et K. Mohamed devront répondre aux interrogations du juge mais également à celles du procureur et des avocats constitués pour chaque partie impliquée dans cette affaire qui laisse transparaître des zones d'ombre. L'affaire a éclatée en décembre 2008 lorsqu'un transitaire exerçant au profit d'une Sarl installée aux Pins maritimes (agent agréé de Hyundai) avait pris conscience du vol d'un des deux conteneurs importés par la Sarl et entreposés au port d'Alger. Il venait pourtant de verser les droits et taxes douaniers inhérents à cette opération. Dans ses démarches allant vers l'enlèvement des deux conteneurs dont le coût s'élève à 30 977,77 dollars américains, le transitaire était dans l'obligation de verser 780 654 DA constituant la totalité des droits et taxes. Mais au moment de l'enlèvement, il apprend qu'un des conteneurs avait disparu. Une plainte fut immédiatement déposée par ce dernier avec l'aval de ses employeurs. Suite à cela, une enquête fut diligentée par les services de la Gendarmerie nationale. Ce n'est que durant le mois d'avril 2009 que la cargaison a refait surface et d'une manière pour le moins surprenante. En effet, un responsable de la Sarl (victime du vol) a été surpris par une proposition faite par un commerçant de Bordj Bou Arréridj qui voulait revendre un lot de pièces détachées de marque Hyundai. Après contrôle, il s'était avéré qu'il s'agissait des pièces volées au port d'Alger. Agissant sur information, les services de sécurité ont tendu une souricière qui s'est terminée par l'arrestation du revendeur en flagrant délit. De fil en aiguille, les services ont réussi à arrêter d'autres commerçants qui avaient participé ou détenaient des pièces de rechange comportant les numéros de série attestant leur appartenance à la Sarl. Selon l'aveu d'un des commerçants impliqués, la revente des pièces a été possible que grâce à des factures falsifiées par des personnes inconnues. Il est à retenir que le larcin a été opéré durant une période de transition relative à la prise en charge de la gestion du port par Dubai Ports World (DTP). Un procès qui promet des révélations Il est clair que pour maître Hamdini, représentant un des inculpés, de même que pour tous les avocats, ce procès ne sera pas de tout repos au vu des zones d'ombres qui entourent cette affaire de vol d'un conteneur de 40 pieds. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il a été décidé son renvoi. «Nous demandons un temps supplémentaire pour prendre conscience des pièces contenues dans le dossier», ont-ils demandé au juge. Dès l'entame de leur lecture de l'arrêt de renvoi, certains défenseurs, dont maître Hamdini, se sont interrogés sur «les raisons qui ont poussé les services de sécurité à déclencher une enquête dont les investigations n'ont pas dépassé les limites de la wilaya de Sétif». Et d'ajouter : «Est-il concevable qu'un conteneur de 40 pieds puisse sortir du port sans attirer l'attention des services de sécurité et du contrôle au sein du port ?» C'est ce que tenteront de prouver les défenseurs durant ce procès qui se tiendra le 9 juin à la chambre pénale de la cour d'Alger. Un procès qui promet des révélations.