60% des produits commercialisés en Algérie sont contrefaits selon certaines statistiques. Focus sur les produits originaires de Chine et de Dubaï. Les conteneurs en provenance particulièrement de ces deux pays sont passés au crible et un examen particulier leur est réservé, selon des agents chargés du contrôle au niveau de l'Entreprise du port d'Alger (Epal) qui ont fait un exposé au ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, lors de la visite qu'il a effectuée hier, à l'Epal. «Nous ne contrôlons pas tous les conteneurs qui transitent par le port d'Alger mais nous ciblons particulièrement ceux en provenance de la Chine et de Dubaï», ont avoué ces agents qui ont expliqué ce traitement particulier par le fait que «ces deux pays constituent la source de provenance de plusieurs produits contrefaits qui circulent sur le marché algérien». C'est ainsi que les services du commerce et des douanes ont décidé de mener une guerre contre les produits contrefaits qui ravagent l'économie nationale. Les produits frelatés envahissent les marchés nationaux. Depuis des années, différents organismes et associations tirent la sonnette d'alarme sur ce phénomène qui touche près de 60% des produits commercialisés en Algérie. Ce qui représente un manque à gagner de l'ordre de 30 milliards de DA par an à l'Etat. Médicaments, habillement, alimentation générale, pièces de rechange, non seulement la contrefaçon gangrène l'économie nationale mais elle est aussi dangereuse pour la santé et la sécurité du citoyen à l'image des médicaments, des jouets ou des pièces détachées automobile. Ce dernier produit justement, la pièce de rechange contrefaite, constitue un véritable casse-tête pour les services douaniers au niveau du port d'Alger. Dans ce sens, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a révélé hier, que «l'importation des véhicules de moins de 3 ans est à l'origine de la contrefaçon de la pièce de rechange notamment», ajoutant que des pertes importantes pour les sociétés mère sont enregistrées. Pour sauvegarder la propriété intellectuelle des constructeurs automobile, le ministre a annoncé la création prochaine d'un laboratoire national d'essai qui coûtera à l'Etat 8 milliards de centimes. Ce laboratoire a pour objectif le contrôle adéquat de la marchandise. Cependant, le contrôle posera toujours problème. Selon des agents douaniers chargés du contrôle de la marchandise au niveau de l'Epal, beaucoup de conteneurs ne sont pas contrôlés. «Les services portuaires ne contrôlent pas tous les conteneurs au niveau du port d'Alger» ont indiqué ces agents qui ont expliqué cet état de fait par les effectifs réduits exerçant au niveau de ce port. Cette révélation n'est pas sans importance. Elle est même dangereuse puisque le non- contrôle d'un seul conteneur met en péril la santé des citoyens voire la sécurité du pays. Peut-on quantifier les dégâts que peut provoquer un conteneur chargé de produits dangereux, d'armes ou autre marchandise frelatée comme la pièce détachée? Par ailleurs, le ministre a annoncé une réunion avec les concessionnaires durant les prochains jours. Celle-ci s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec les concessionnaires afin de mettre un terme à la contrefaçon, notamment des pièces de rechange. Dans ce sens, le ministre a déclaré: «Nous allons déclarer une guerre sans merci à la pièce contrefaite.» Ce faisant, le ministre ajoute que «des mesures importantes seront prises dans les prochains jours pour principalement barrer la route à la contrefaçon». Aussi, a-t-il signalé dans le même cadre que 700 agents de contrôle dans le domaine technique seront recrutés dans les cinq prochaines années. Ces derniers seront notamment ceux qui sont formés dans le domaine technique au niveau des universités. S'agissant des importateurs qui se plaignent des lenteurs au port d'Alger, le ministre a fait savoir que «les services de contrôle reçoivent quelque 300 à 350 dossiers par jour». Le ministre a ajouté: «Nous constatons que 50% des importations se font aux niveau du port d'Alger.» S'agissant des jours de travail au port d'Alger, le ministre a déclaré que désormais le port d'Alger fonctionnera 7 jours sur 7. Sachant que les jeudis les mêmes services ne reçoivent que 20 dossiers. le ministre a précisé que malgré cela, son département a instruit tous les services portuaires de travailler même les vendredis. Dès lors, les importateurs sont invités à venir effectuer leur service même les vendredis.