Le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme présentera, demain en Conseil des ministres, un projet de loi sur les aires protégées, nous a annoncé hier Mlle Chenouf, sous-directrice des sites et paysages et du patrimoine naturel et biologique au ministère, en marge des travaux de la journée d'action pour la biodiversité, organisée au Jardin d'essais du Hamma. Cette responsable a ajouté que cette loi a été adoptée par le secrétariat général du gouvernement et vise la protection des réserves naturelles telles que les parcs nationaux. A travers ce projet de loi, sept catégories d'aires ont été identifiées, à l'intérieur desquelles l'ensemble des activités exercées seront réglementées. A travers ce nouveau texte, il est question aussi d'identifier de nouvelles aires qui seront protégées. Actuellement, l'Algérie compte 11 parcs nationaux dont ceux de Chréa (Blida), Gouraya (Béjaïa), El Kala, Djurdjura, Tassili et le Hoggar. Quant aux réserves naturelles, «l'Algérie n'a créé officiellement qu'une seule, à savoir les îles Habibas d'Oran», a avancé Mlle Chenouf. La même responsable a évoqué également le projet de loi portant sur la circulation des ressources biologiques qui encadrera l'accès, la circulation, le transfert et l'utilisation de la diversité biologique. Cette loi permettra de lutter contre le piratage et l'entrée et sortie des espèces naturelles. Les espèces qui ont des vertus thérapeutiques seront protégées et seront dotées d'un brevet. Selon Mlle Chenouf, le nouveau texte permettra de «protéger les droits de propriété intellectuelle». En plus clair, si une personne parvient à découvrir les vertus d'une plante, elle pourra obtenir les droits de propriété intellectuelle et bénéficiera d'un soutien contre le piratage. Une autorité sera créée, en conséquence, et sera chargée de fournir les autorisations aux utilisateurs des plantes nationales, notamment les laboratoires pharmaceutiques étrangers. Cette autorité permettra de préserver les droits de propriété et œuvrera aussi pour la lutte contre la biopiraterie. Ainsi, dans le cas où un laboratoire étranger voudrait utiliser une plante algérienne, il sera tenu d'avoir les autorisations nécessaires pour pouvoir l'utiliser. Le nouvel arsenal juridique viendra en appoint des actions déjà entreprises dont le plan stratégique de la préservation de la biodiversité biologique. Parmi les actions déjà engagées figure la création d'une banque de gènes pour protéger les espèces nationales de disparition. Par ailleurs, le Jardin d'essais du Hamma a bénéficié hier de la création d'un biotope de zone humide. Des scouts ont participé à la plantation des espèces aquatiques et d'autres marécageuses au niveau du biotope, qui vise à conserver la biodiversité. La collection de plantes sera enrichie par d'autres espèces qui seront fournies par certains parcs nationaux comme celui du Kala et de Réghaïa, ont indiqué des responsables du Jardin d'essais.