EN collaboration avec la direction de la culture, L'association culturelle Tusna (le savoir) commémore depuis hier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou le 17e anniversaire de l'assassinat du poète, journaliste et écrivain Tahar Djaout par l'organisation d'un colloque de trois jours sur l'œuvre, la vie et le parcours de ce digne fils d'Oulkhou, un des villages de la commune d'Akerrou (Azeffoun). L'ouverture de ce colloque intitulé «Tahar Djaout : une œuvre, un engagement» a été effectuée par le directeur de la culture de Tizi Ouzou, Ould Ali El Hadi, en présence des amis et des compagnons de l'écrivain-journaliste assassiné le 26 mai 1993 par des terroristes obscurantistes. Dans son allocution d'ouverture de ce colloque hommage à l'auteur de la célèbre phrase «Si tu parles, tu meurs, si tu ne parles pas, tu meurs, alors parles et meurs», le directeur de la culture a mis en exergue l'engagement du journaliste pour l'avènement de la démocratie en Algérie en allant jusqu'à ce sacrifier pour que notre pays n'abdique pas face aux chasseurs de lumières, indiquant que ce colloque a eu tout le soutien de la ministre de la Culture, Khalida Toumi. La première journée de ce colloque sur l'auteur des Vigiles a été marquée par la projection d'un film documentaire intitulé Encre de la liberté de Hocine Redjala qui retrace les conditions de la naissance douloureuse de la presse indépendante, une exposition d'articles de presse relatant le lâche assassinat du poète et la lecture de deux messages-témoignages écrits par deux célèbres romanciers, en l'occurrence Yasmina Khadra et Wassini Laaredj. Dans l'après-midi d'hier, Mme Affifa Brerhi devait animer une conférence sous le thème «L'empreinte de la littérature dans le journalisme». Pour aujourd'hui, le journaliste et compagnon de l'auteur des Chercheurs d'os, en l'occurrence le célèbre journaliste Abdelkrim Djaad, animera une conférence sous le thème «Tahar Djaout, le journaliste et le compagnon»", alors que le lendemain l'écrivain Dillali Khellas et les directeurs des publications Liberté et El Watan sont programmés pour évoquer l'œuvre romanesque et journalistique du premier journaliste assassiné par ceux qui font partie de la famille qui recule, tandis le défunt Tahar Djaout faisait partie de la famille qui avance. La journée de jeudi sera marquée par une cérémonie de recueillement sur la tombe du premier martyr de la liberté d'expression et de la presse au cimetière de son village natal Oulkhou où le poète-journaliste repose en paix près des siens. L'ancien directeur de publication du journal Rupture a été assassiné dans la matinée du 26 mai 1993 à Baïnem par un terroriste alors qu'il s'apprêtait à rejoindre le siège de son journal pour une autre journée de travail. Le poète est resté dans le coma plusieurs jours avant qu'il ne succombe à ses blessures causées par l'un de ceux qu'on a surnommé à l'époque les chasseurs de lumières. Le fils d'Oulkhou a laissé derrière lui une douzaine d'œuvres littéraires et poétiques, dont notamment Les vigiles, Les rets de l'oiseleur, Les chercheurs d'os, L'exproprié, Solstice barbelés, Mouloud Mammeri entretien, L'invention du désert…