L'extraction du sable des oueds n'est pas définitivement interdite. Le ministère des Ressources en eau semble faire marche arrière après le ralentissement constaté de la part des opérateurs. La réglementation portant sur la gestion de cette activité a été mise en place par ce même département. Le nouveau décret publié la semaine dernière fixe la liste des oueds où il est désormais exclu de procéder au retrait des quantités de sable «pour préserver l'environnement». Cette même réglementation a défini les conditions d'exploitation de ce sable dans les oueds où l'extraction sera autorisée. Pour cela, une phase de transition pour régularisation a été lancée. Elle sera dédiée aux opérateurs déjà autorisés à extraire du sable. Un délai de six mois leur a été accordé pour soumettre leur dossier afin de renouveler les autorisations de retrait de sable des oueds non gelés. «Nous n'allons pas accorder d'autorisation durant la phase de transition. Les nouveaux opérateurs seront soumis à la nouvelle réglementation», a précisé Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. «L'interdiction de l'extraction de sable prononcée il y a quelques années visait à inciter les opérateurs à investir dans l'industrie de la fabrication de sable de carrière. Nous avons accordé un moratoire de deux ans que nous avons prolongé de deux années supplémentaires afin de leur donner l'occasion de se préparer. Malheureusement, nous avons constaté, au bout du compte, que les choses ont mal avancé. La solution envisagée n'a pas été concrétisée», a regretté Abdelmalek Sellal, en marge d'une visite effectuée à Skikda. Le premier responsable du secteur est revenu sur les conséquences de cette décision et explique les raisons des aménagements opérés dans le texte de loi. «Nous avons remarqué, entre-temps, que la décision d'interdire l'extraction allait bloquer tous les grands projets lancés dans divers secteurs dont un million de logements. D'où le recours à des modifications afin de permettre la poursuite de cette activité dans des zones qui ne présentent pas de dangers sur l'environnement. L'interdiction a été donc prononcée là où le risque y était», a-t-il ajouté. Le nouveau décret va permettre, selon M. Sellal, de régulariser la situation des opérateurs qui continuent d'exploiter ce sable pour ne pas pénaliser les travaux. Un cahier des charges a été élaboré pour fixer les conditions d'octroi des autorisations. Ainsi, les opérateurs doivent présenter un dossier contenant, entre autres, une autorisation délivrée par la direction de l'environnement de wilaya à l'issue d'une enquête effectuée sur le site attestant que cette extraction n'a aucun effet néfaste sur l'environnement. Le dossier est transmis au ministère qui donne l'avis de conformité avant de le remettre à la wilaya pour la signature de l'arrêté d'extraction. «Cette opération a été déjà lancée. Elle avance doucement. Nous avons enregistré la régularisation d'un certain nombre de cas dans le secteur public. Le délai de six mois est toujours en vigueur», souligne le ministre. Interrogé sur les modalités de contrôle des oueds où l'extraction est interdite, le ministre affirme que cette mission «est confiée aux services de sécurité, notamment à la gendarmerie et à la police des eaux. Les contrevenants seront sanctionnés à travers la saisie du matériel et la poursuite judiciaire, comme le stipule la loi», a encore expliqué M. Sellal. De notre envoyée spéciale à Skikda