“Cela fait des années que nous avons fait part de ce problème d'extraction du sable des oueds de Sebaou et Oued Aïssi et nos conduites de gaz se retrouvent suspendues à l'air libre. C'est un danger majeur”. C'est par ces mots que le responsable du réseau de transport du gaz de Sonelgaz, M. Diguer, a qualifié l'état des conduites du réseau du gaz de Tizi Ouzou jusqu'à Azazga. En effet, l'extraction anarchique du sable de l'oued Sebaou a conduit à une réelle catastrophe naturelle. Une situation qui a nécessité l'intervention du wali de Tizi Ouzou en 2005, signant un arrêté interdisant l'extraction du sable de ce oued. Néanmoins, cela semble n'être qu'une simple décision sur papier, car en réalité, le pillage de oued Sebaou n'a jamais cessé. Pis, alors que tout le monde s'attendait que s'arrête, enfin, l'anéantissement du Sebaou, les pilleurs se sont retournés vers celui de Oued Aïssi pour lui faire subir le même sort, allant jusqu'à menacer les conduites de gaz et d'électricité et celles de l'eau. Comme l'ADE, Sonelgaz tire, de nouveau, la sonnette d'alarme pour que le pillage de ces oueds s'arrête définitivement pour le bien de la région et de ses citoyens. Ce pillage qui a mis à nu les canalisations d'eau et aussi celles de gaz. “Nous trouvons beaucoup de difficultés face à ces conduites de gaz mises à nu par l'extraction sauvage et incontrôlée du sable. Il n'y a point de sécurité une fois que les conduites de gaz sont mises à nu ; combien de fois nous avons été obligés de rabaisser les conduites, mais cela ne semble pas marcher puisque certaines se retrouvent déterrées quelques jours après”, ajoutera M. Diguer. Que font les autorités de la wilaya pour tenter de mettre un terme à ce fléau qui touche essentiellement la Kabylie et ses oueds ? “Nous avons saisi le wali de Tizi Ouzou par écrit, comme nous avons aussi saisi le directeur de l'énergie et des mines de la wilaya pour tenter de mettre un terme à ce problème de conduites qui se retrouvent, à chaque fois, à ciel ouvert. Ces jours-ci, nous avons été obligés, encore une fois à cause de l'extraction du sable, d'intervenir pour rabaisser une conduite de gaz à Oued Aïssi”, dira le responsable du réseau de transport de gaz, de Sonelgaz. Ce qu'il faut savoir, c'est que les différentes interventions des services de Sonelgaz pour la réhabilitation des conduites du gaz ne sont pas gratuites, mais requièrent plusieurs millions de dinars chaque année. La menace existe toujours et plane encore sur la Kabylie et sur ses oueds et met en péril les biens des citoyens et de la wilaya. “Rien n'est encore réglé pour le moment, seul l'arrêt de l'extraction du sable pourra mettre un terme au problème des canalisations et des conduites déterrées. Nous, à Sonelgaz, on ne cessera jamais d'intervenir pour réparer les dégâts et assurer le service aux habitants de la Kabylie”, ajoutera M. Diguer. Ce dernier se rappelle encore de la catastrophe d'Ighzer Amokrane en 2003. “À cause de l'extraction du sable, la conduite du gaz d'Ighzer Amokrane a été tout simplement emportée par les eaux en 2003. Cela a nécessité beaucoup de travail et d'argent pour la refaire”. C'est ce qui semble attendre la conduite de Sebaou et si cela arrive, c'est une grande partie de la population de la Kabylie qui se retrouvera privée de gaz. Enfin, notre interlocuteur nous fera savoir qu'après oued Sebaou et oued Aïssi, c'est aujourd'hui oued Bouguedoura qui se trouve menacé. Il est donc temps d'agir.