Interrompues de manière brutale, il y a trois semaines, les négociations entre la direction générale et le syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal Annaba autour de la plateforme de revendications salariales des travailleurs ont repris sous le signe de la détente, jeudi. Au terme d'une réunion marathon, qui s'est prolongée jusque tard dans la soirée de jeudi, les deux parties ont fait prévaloir la raison et sont parvenues, semble-t-il, à se mettre d'accord pour la reprise du dialogue. Une source proche de la direction du complexe sidérurgique d'El Hadjar affirmait, hier, que si rien de concret n'a été conclu lors de ces discussions, le syndicat et la direction ont fait preuve de maturité et décidé d'un commun accord de reprendre les négociations sur les augmentations salariales au point précis où elles s'étaient arrêtées, c'est-à-dire à leur mise à niveau avec les dispositions de la convention de branche et à celles entérinées par la bipartite holding Transolb et fédération des métallurgistes. Une éclaircie donc qui augure du retour du beau temps sur le site du complexe sidérurgique, où l'on se préparait depuis des semaines à une montée aux barricades, voire à la grève générale et illimitée suite à la volte-face de la direction lorsqu'il s'était agi de revoir à la hausse la grille des salaires. Rappelons que la direction locale du travail, plus précisément l'inspection du travail d'El Hadjar, avait provoqué le courroux des syndicalistes en ne donnant pas suite à leur demande de médiation datée du 18 mai et qui n'attendait que le procès-verbal de non-conciliation pour faire valoir leur droit à recourir au débrayage face à l'intransigeance de la direction. Kouadria et ses camarades se sont même plaints de cette attitude qu'ils ont qualifiée de «laxiste et d'irresponsable» du wali d'Annaba, lors d'un entretien avec ce responsable, mercredi matin. Selon des indiscrétions, l'intervention personnelle du chef de l'exécutif dans ce conflit social aurait été pour beaucoup dans la détente entre les deux parties. Rendez-vous a donc été pris pour remettre syndicalistes et dirigeants d'ArcelorMittal Annaba à l'étude de la plateforme des revendications des travailleurs, lundi matin.