Comme pressenti par les syndicalistes avant même la reprise des négociations avant-hier après-midi, le dialogue engagé autour des revendications salariales des travailleurs d'ArcelorMittal est irrémédiablement rompu, et on en est à envisager plus sérieusement que jamais l'alternative de la grève générale et illimitée pour faire plier la direction. La décision de provoquer ou non un arrêt de travail incomberait, selon Smaïn Kouadria, aux travailleurs eux-mêmes lors de l'assemblée générale qui a été convoquée par le syndicat jeudi à 9h30 devant le siège de la direction générale du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Dans un communiqué qu'il a adressé hier aux travailleurs d'ArcelorMittal Annaba, le syndicat d'entreprise a annoncé le désaccord total entre lui et la direction au sujet des négociations salariales à l'issue de leur ultime rencontre, lundi dans la soirée, et a par conséquent appelé à la mobilisation de tous pour faire aboutir leur plateforme de revendications. En appelant ainsi à la solidarité agissante des travailleurs, le signataire du communiqué a tenu à énumérer une à une les étapes de la démarche qu'il a menée depuis la naissance du conflit pour convaincre l'équipe de Vincent Legouic d'accéder à la demande légitime, souligne-t-il, d'augmentation de leurs salaires en respect de la convention de branches et des accords entérinés par la fédération des métallos et du holding Transolb. Le syndicat rappellera également que devant l'attitude fermée de la direction, les représentants des travailleurs ont fait preuve de maturité et privilégié la concertation pour ramener celle-ci à de meilleurs sentiments. Smaïn Kouadria ne manquera pas de dénoncer, une fois encore, l'attitude de l'inspection du travail d'El Hadjar, laquelle n'aura pas joué son rôle de médiateur et qui a refusé d'établir un procès-verbal de non conciliation dans ce conflit social. Kouadria et ses camarades signalent qu'ils ont dû faire appel «à toutes les institutions et toutes les parties de l'extérieur pouvant aider ou contribuer à mettre fin au désaccord» pour faire avancer le dossier des revendications socioprofessionnelles et salariales cause de la discorde. Ils regretteront que la direction ait refusé de son côté d'accorder le moindre droit aux travailleurs malgré les performances réalisées en matière de production à l'origine de l'épanouissement de la société de l'acier. Smaïn Kouadria recommandera toutefois la préservation de l'outil de production et le maintien des installations en marche en attendant la décision souveraine de l'assemblée générale de jeudi quant aux suites à donner au bras de fer engagé contre la direction. S'adressant tout particulièrement à ceux d'entre les travailleurs qui sont affectés dans le processus de fabrication, il appellera à la vigilance et au respect de la réglementation.