Le problème récurrent de la pénurie de médicaments, notamment les vaccins pour enfants et les médicaments pour les maladies chroniques sera effectivement pris en charge. L'Etat algérien importera tous les médicaments manquants suivant une liste qui sera établie avant le 15 juin. Une instruction a été donnée dans ce sens par le Premier ministre. S'exprimant hier en marge de l'inauguration du siège du Samu social, à Sidi Yahia, (Alger), le ministre de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, a affirmé qu'il avait, au lendemain de son installation, reçu des services du Premier ministre une instruction contenant les noms de tous les médicaments rares ou inexistants sur le marché algérien. «Nous avons reçu une instruction du Premier ministre qui suit de près ce dossier, nous informant de tous les médicaments rares ou inexistants à mettre sur le marché. Une liste a été établie dans ce sens», révélera Ould Abbas qui a, de son côté, selon ses dires, instruit pour que tout soit fin prêt pour l'importation de ces médicaments. «La décision qui comportera les mesures d'urgence pour l'importation de ces produits pharmaceutiques interviendra avant le 15 juin, révélera le tout nouveau premier responsable du secteur de la santé qui a avoué qu'au lendemain de sa nomination, il s'est rendu au siège de la pharmacie centrale (PCH) pour s'enquérir de la situation en la matière. Nous œuvrons dans ce sens pour dissiper les craintes des citoyens», assure Ould Abbas. 1000 spécialistes diplômés recevront leurs affectations avant la fin du mois Interrogé sur le manque de spécialistes dans les hôpitaux, alors que quelque 1000 diplômés attendent toujours leur affectation, Ould Abbas s'est d'abord étonné de la situation, révélant d'ailleurs qu'il venait d'apprendre la «nouvelle» par le biais de la presse, et a affirmé que ce volet sera pris en charge «dans les prochains jours». «Si tout va bien, explique le ministre, ils seront affectés au courant de ce mois, selon les besoins de chaque région». Il révélera aussi que le manque de spécialistes touche surtout la gynécologie et la cancérologie dont le besoin est de l'ordre de 549 spécialistes, surtout avec l'instruction du président de la République de construire 15 centres pour le traitement de cette maladie. Il a insisté dans ce registre sur le volet formation. Au sujet des spécialistes qui quittent le secteur public vers le privé, Ould Abbas avertit : «Ils ont l'obligation de faire un service civil et je ferai en sorte que cela soit appliqué.» «Les praticiens de la santé publique auront leurs droits» S'exprimant sur le conflit qui oppose depuis des mois les praticiens de la santé à la tutelle, Ould Abbas a affiché son entière disponibilité à reprendre contact avec les syndicats auxquels il promet que leurs revendications, «du moins celles qui sont légitimes», seront prises en charge. Actuellement, nous sommes en train d'étudier leurs revendications». Il ajoutera que «les praticiens auront leurs droits légitimes à 100%». Pour le ministre, qui était médecin pendant 40 ans, – il a tenu à le préciser –, «il faut préserver la dignité de nos médecins et leur offrir les meilleures conditions de travail». Il a promis de les appeler au dialogue dans les meilleurs délais, déclarant que «tout problème a une solution». La dotation du secteur de la santé de 619 milliards de dinars pour le prochain quinquennat «une manne financière unique en Algérie» doit aussi, selon le ministre, non seulement assurer une meilleure couverture sanitaire mais surtout bénéficier à un degré très important à la prise en charge de la ressource humaine. «Si on ne prend pas en charge l'homme qui gère la santé, on aura rien fait. Même si on construit 10 000 hôpitaux, si on ne s'occupe pas de ceux qui sont dans ces hôpitaux et de leur volonté, on ne prend pas en charge réellement les problèmes du secteur», reconnaît Ould Abbas qui répond ainsi clairement à l'une des récentes doléances des praticiens de la santé publique exprimée lors du dernier point de presse tenu par l'intersyndicale. Inauguration du siège du Samu et de 10 autres Samu régionaux avant la fin de l'année Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a, par ailleurs, en début d'après-midi, inauguré le siège du Samu sis à la polyclinique Docteur Aroua (Sidi Yahia), et désigné l'équipe médicale composée de 5 médecins et de 5 infirmiers venus de Annaba, Alger, Oran et Constantine, qui devra accompagner les supporters de l'équipe nationale qui se rendront en Afrique du Sud à partir de demain (premier vol). Au sujet de ce dernier point, Ould Abbas a précisé que la prise en charge médicale de nos supporters sera l'une des meilleures en Afrique du Sud. Le Samu 16 dispose d'un centre de régulation et de 7 unités à travers la capitale, notamment au niveau du CHU Mustapha Pacha, Beni Messous, Bab El Oued ou encore Douéra ou Zéralda. 80 médecins, 31 paramédicaux et 34 ambulanciers sont mobilisés, travaillant par équipe (5 équipes). Le Samu «qui est doté d'un matériel sophistiqué et de professionnels chevronnés», estime Ould Abbas, dispose également de 11 ambulances médicalisées et 15 sont en cours d'acquisition. 41 médecins travaillent en permanence au centre de régulation. Interrogé sur la concentration des unités du Samu dans la capitale, le ministre a affirmé que chaque région sanitaire, une dizaine, aura son Samu.