Lors de leur rencontre d'avant-hier, la direction d'ArcelorMittal Annaba et le syndicat d'entreprise sont parvenus à un consensus autour de la méthodologie de travail et de l'ordre du jour de ce round du dialogue social qui devra reprendre lundi 7 juin prochain. Selon un responsable du complexe sidérurgique, les deux parties auraient enfin réussi à se mettre d'accord sur la démarche à suivre au cours des semaines à venir pour détendre la tension résolument explosive qui prévalait, jusqu'alors, au sein de l'entreprise de l'acier et qui avait acculé les représentants des travailleurs à recourir à la menace de grève. Les syndicalistes reprochaient auparavant à la direction et tout particulièrement à Vincent Legouic, son premier responsable, son intransigeance à satisfaire leurs revendications salariales en respect de la convention de branche adoptée par le holding Transolb, dont ArcelorMittal est partie intégrante. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise a, à maintes reprises, dénoncé la position inflexible de M. Legouic lors des précédents rounds du dialogue social et en avait même déduit que celui-ci était “hors la loi” en se comportant de la sorte. Quoi qu'il en soit, le démarrage réel des négociations autour des points inscrits au menu des discussions est prévu lundi prochain, donc. Des commissions techniques se chargeront de faire avancer le dialogue dans les délais escomptés. Les points qui seront débattus concerneront le relèvement des salaires, le dossier des retraites et les doléances relatives à l'hygiène et la sécurité ainsi que la protection sociale. Rappelons que la direction retourne à la table des négociations après une rupture de près de trois semaines. En effet, les représentants des travailleurs s'étaient retirés de la table des négociations lorsqu'il s'est agi de discuter les fameuses augmentations de salaires interrompant, ainsi, le travail de la commission présidée par Smaïn Kouadria en sa qualité de secrétaire général du syndicat d'entreprise. La discorde focalisée sur l'application de la convention de branche avait amené les représentants des travailleurs à en appeler à l'inspection du travail territorialement compétente pour se faire délivrer à tout le moins un procès-verbal de non-conciliation. Ce qui n'a pu se concrétiser, compte tenu des atermoiements de cette institution qui n'a pas répondu aux doléances maintes fois répétées du syndicat depuis le 18 mai passé. Par ailleurs, beaucoup de points demeurent en suspens, tels que la réhabilitation de la cokerie ou encore la mise en œuvre du plan d'investissement quadriennal 2010-2014 relatif à la modernisation des équipements de production du complexe d'El-Hadjar. On espère que, cette fois-ci, les deux parties iront jusqu'au bout des discussions. Une grande mission incombe aux pouvoirs invités à jouer le rôle d'intermédiaire, comme s'est proposé de le faire le wali de Annaba, jeudi dernier.