Organisée sous l'égide du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, la Journée mondiale contre le travail des enfants, qui coïncide avec le 12 juin de chaque année, a été célébrée jeudi dernier au niveau du centre familial de Ben Aknoun, à Alger. Ayant pour slogan «Donnons une chance aux filles, éliminons le travail des enfants», l'édition de cette année a été dédiée aux filles travailleuses, un phénomène qui a pris une ampleur importante. Selon le bureau international du travail, dans beaucoup de pays, des filles qui n'ont pas encore atteint l'âge légal du travail sont employées en majorité comme domestiques, bergères ou affectées à des tâches manuelles dans l'agriculture et l'artisanat. La célébration de cet événement est une occasion pour dresser le bilan des actions de prévention et de lutte contre le travail des enfants, notamment après la mise en œuvre du plan d'action intersectoriel de prévention et de lutte contre le travail des enfants élaboré en 2003. Depuis cette date, l'Algérie a engagé un processus de ratification des instruments internationaux visant à éradiquer le phénomène du travail des enfants. Signalons que pour assurer le suivi de ces actions, il a été procédé en 2003 à l'installation d'une commission intersectorielle de prévention et de lutte contre le travail des enfants composée des représentants de 12 départements ministériels et de l'organisation syndicale UGTA. Il est à retenir que, depuis, des résultats appréciables en matière de suivi de ce dossier ont été réalisés. Un service maximum Pour le ministre du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, la célébration de cette journée est un moment privilégié pour évaluer les efforts fournis par les instances chargées de ce dossier. Revenant à la situation de l'enfance algérienne, le ministre soulignera que le gouvernement a axé ses efforts sur la scolarisation gratuite et obligatoire pour éviter à cette frange innocente d'être exploitée à un âge précoce. Pour illustrer l'intérêt de l'Etat à ce volet très sensible, il avancera le chiffre de 7 millions d'enfants scolarisés, dont 3,7 millions de filles. Sur ce point, Tayeb Louh révèlera que «l'Etat algérien, par le biais de la commission intersectorielle de prévention et de lutte contre le travail des enfants, veille à apporter son aide et son soutien aux enfants pour leur permettre de se scolariser, sinon suivre une formation pour ne pas tomber dans le piège du travail à un âge avancé». Il précise que depuis l'installation de cette commission en 2003, celle-ci a réalisé «des résultats encourageants qui sont à saluer». Concernant les solutions pour faire face à ce fléau, le ministre a indiqué que pour mettre fin à cette problématique, il y a nécessité d'agir sur le plan socioéconomique en procédant à la localisation des catégories vulnérables. M. Louh a annoncé qu'un décret est en préparation pour lutter contre le travail des enfants. Parmi les dispositions de ce texte, des sanctions à l'encontre des parents qui permettent à leurs enfants de travailler avant l'âge légal. De même, les employeurs qui emploient des enfants encourent des sanctions très lourdes.