Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«L'Algérie n'est pas concernée par les cas de pires formes de travail des enfants» Mohamed Khiat, président de la Commission nationale de lutte contre le travail des enfants
M. Mohamed Khiat, secrétaire général du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, en même temps président de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le travail des enfants, persiste et signe : le nombre des enfants qui travaillent en Algérie est «insignifiant». Il représente 0,17%, selon les calculs faits en 2008 sur la base d'un échantillon de 4 820 organismes employeurs contrôlés, employant 38 650 travailleurs. Un chiffre approximatif qui ne reflète pas la réalité du terrain. Aussi, assure le représentant du département de M. Tayeb Louh, «l'Algérie n'est pas concernée par les cas de pires formes de travail des enfants». Par pires formes, on entend traite, esclavage, conflits armés, etc. C'était hier, au siège du ministère, à la rue Mohamed Belouizdad à Alger, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Une journée qui coïncide avec la Coupe du monde de football 2010, raison pour laquelle un slogan quelque peu particulier a été choisi par les organisateurs de la manifestation : «Droit au but, éliminons le travail des enfants» avec un autre message : «Carton rouge au travail des enfants.» Des slogans qui sont loin d'être provocateurs mais qui s'accordent mal, sommes-nous tentés de dire, avec l'événement planétaire qui devrait être synonyme de joie, d'enthousiasme et d'espoir. Surtout pour les enfants algériens qui attendent avec impatience de nouvelles surprises de Karim Ziani et de ses coéquipiers. En ce qui concerne les chiffres, le représentant du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale indique qu'une première enquête réalisée par les services de l'Inspection du travail en 2002 a montré que, dans 5 847 entreprises contrôlées regroupant un effectif de 16 895 travailleurs, il a été relevé 95 jeunes travailleurs qui n'ont pas atteint l'âge légal au travail, soit un pourcentage de 0,56% de l'effectif global. Ce taux a légèrement baissé en 2006 pour descendre à 0,54% en 2006 et tomber jusqu'à 0,17% en 2008. Aussi, rapporte M. Mohamed Khiat, depuis l'année 2003, date de l'installation de la Commission nationale de lutte contre le travail des enfants, 422 rencontres et séminaires, axés sur la prévention contre le phénomène et la promotion des droits des enfants, ont été organisés, de même que 503 regroupements en direction de plus de 380 000 enfants et apprentis, 15 830 visites de contrôle pour s'assurer du respect de l'âge légal du travail. M. Khiat insiste encore sur le fait que «l'Algérie n'est pas du tout concernée par les cas de pires formes de travail des enfants comme cela se pratique dans certains pays». En effet, dans les autres pays, indiquent des chiffres du Bureau international du travail (chiffres de l'année 2010), 215 millions d'enfants travaillent aujourd'hui dans le monde. Parmi eux, 115 millions sont exposés aux pires formes de travail. Le rapport montre que le nombre mondial des enfants travailleurs a connu une légère baisse de 3% pendant la période 2004-2008. Et ceci concerne les enfants âgés entre 5 et 14 ans. Aussi, souligne le même rapport, le travail des filles dans cette tranche a diminué de 15% par rapport à 2006. Quoi que disent les chiffres, en Algérie ou ailleurs, le travail des enfants est une réalité qui se vérifie au quotidien. La dégradation des conditions de vie socio-économiques partout dans le monde fait craindre le pire si les gouvernements, en collaboration étroite avec les organisations non gouvernementales et autres partenaires, ne prennent pas les dispositions nécessaires. K. M.