Cette fois, il semble que la paralysie totale et illimitée du complexe sidérurgique d'El Hadjar, dont menace le syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal depuis près d'un mois, est inévitable après que les représentants des travailleurs aient déposé, dimanche, un préavis de grève de huit jours. Un délai qui arrivera à échéance le 20 juin et au-delà duquel le syndicat se dit résolu à faire observer un arrêt des installations jusqu'à satisfaction de leurs revendications salariales. Les portes du dialogue restent ouvertes alors qu'un service minimum sera assuré au niveau de l'usine au cas où le débrayage est confirmé, est-il souligné dans la lettre qu'a adressée Smaïn Kouadria à la direction. Nous apprenons, par ailleurs, que les deux parties en conflit se sont rencontrées, dimanche en fin de journée et qu'elles avaient convenu de se revoir hier matin pour discuter de nouveau de la plateforme de revendications relatives à l'augmentation des salaires et aux mesures d'accompagnement liées à la mise à la retraite. Si rien n'a encore filtré sur la teneur des négociations encore en cours, des sources proches de la direction générale d'ArcelorMittal Annaba affirment que dans le but d'améliorer le niveau de productivité et en accord avec le partenaire social, l'employeur s'attelle à alléger l'entreprise des sureffectifs au moyen des départs à la retraite anticipée contre une indemnisation pouvant s'élever jusqu'à 3 millions de dinars. Une action qui se focalise exclusivement sur les personnels activant au sein des structures administratives et technico-administratives de ArcelorMittal Algérie, précisent nos sources. 30 millions de dollars pour le plan d'investissement S'agissant du plan d'investissement 2010-2014, un responsable de l'entreprise indique qu'une enveloppe de 30 millions de dollars a été dégagée cette année par le groupe pour la réhabilitation des convertisseurs des aciéries de l'usine et pour des travaux de réfection de certains équipements du «process» de fabrication. Le dossier de la cokerie, qui est à l'arrêt depuis le mois de novembre 2009, est, quant à lui, toujours à l'étude, dira ce même responsable, en signalant que les travaux d'expertise se poursuivront jusqu'à la fin du mois de juin. Notre interlocuteur, qui a requis l'anonymat, affirme que nul ne pourra dire avant la publication desdits travaux d'expertise si ArcelorMittal décidera de la réfection totale de cette unité ou de son remplacement par une structure toute neuve. Ceci en soulignant que dans un cas, comme dans l'autre, les travaux de réhabilitation de cette unité stratégique, qui emploie quelque 320 travailleurs, dureront au minimum deux années, voire plus si l'on n'y met pas la diligence nécessaire, conclut notre source.