Alors que l'on croyait que la hache de guerre était enterrée entre le syndicat d'entreprise et la direction générale d'ArcelorMittal Annaba, le vent de la discorde a une fois encore soufflé sur le site sidérurgique d'El Hadjar. Irrités par les atermoiements de la direction sur la date de lancement effectif du plan d'investissement global 2010-2014 et des travaux de réhabilitation de la cokerie, les représentants des travailleurs ont lancé un ultimatum de 3 semaines à l'employeur, avant de passer en grève générale et illimitée. Cette menace, qui prend effet à compter jeudi 8 avril, date de la tenue du meeting qu'ont animé Smaïn Kouadria et ses pairs au sein du complexe en présence de près de 500 travailleurs, est prise très au sérieux par la direction, affirme-t-on. Les syndicalistes, par la voix de leur secrétaire général, ont affiché leur détermination à paralyser les installations si Vincent Legouic persistait dans son attitude en optant pour le pourrissement et le «wait and see» jusqu'à la fin du premier contrat de partenariat, qui est attendue pour la fin de l'année 2011. «Si notre employeur n'engage pas d'ici au 30 avril 2010 son plan d'investissement global et la réhabilitation de l'unité de la cokerie, nous entamerons une grève générale et illimitée», a notamment déclaré le secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal Annaba. Le syndicat a également dénoncé les «pratiques malsaines» de la direction des ressources humaines (DRH) d'ArcelorMittal El Hadjar. Pour lui, la politique menée par les responsables de cette structure depuis quelques semaines est suspecte à bien des égards. «Il ne fait aucun doute que la DRH veut procéder à un plan social déguisé en départ volontaire de 1200 travailleurs, ceci à l'insu des représentants syndicaux. Plusieurs travailleurs dont des femmes ayant un actif supérieur ou égal à 15 ans ont été contactés par la DRH à l'effet de les sensibiliser à un éventuel départ volontaire en contrepartie de 200 millions de centimes. Nous sommes contre cette pratique unilatérale et rien ne se fera sans notre aval avec la condition du remplacement des partants par de nouvelles recrues», s'insurge Kouadria. Et de rappeler que les travailleurs ont jusqu'ici respecté scrupuleusement leurs engagements s'agissant de l'augmentation de la production. «Nous avons dépassé le seuil des 72 000 tonnes d'acier liquide en mars dernier, ce qui nous autorise à croire que le complexe sidérurgique d'El Hadjar pourra atteindre le million de tonnes prévu d'ici à la fin de l'année 2010.