Les syndicats autonomes de l'éducation nationale affichent leur optimisme et annoncent, d'ores et déjà, un taux de réussite à l'examen de fin du cycle moyen dépassant les 50%. Se basant sur les résultats donnés par les correcteurs, les syndicats prévoient un taux de réussite du BEM allant de 50 à 70%. Selon Amraoui Messaoud, chargé de communication de l'Union nationale des professeurs de l'enseignement fondamental (Unpef), «les correcteurs affirment, d'après les premières corrections, un résultat nettement en hausse par rapport à celui réalisé l'année précédente». Il prévoit ainsi un taux de réussite qui dépasserait les 50%. Ce taux positif serait lié particulièrement aux sujets jugés abordables. «Les sujets étaient accessibles à tous et ne concernaient que le premier et deuxième semestre dans toutes les matières», explique M. Amraoui. Et même si ce dernier a dénoncé la décision prise par le ministère concernant la délimitation du programme à réviser, il a considéré que cette mesure a facilité la tâche aux candidats à l'examen du BEM. M. Achour Idir, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) estime, pour sa part, que le taux de réussite peut être supérieur, soit de 70%. «Les sujets étaient dans leur ensemble très abordables pour tous, donc, 70% des élèves passeront au cycle secondaire». L'orientation vers la formation professionnelle décriée par les syndicats Sur un tout autre volet, le porte-parole du CLA a tenu à dénoncer la nouvelle formule adoptée par le ministère de l'Education nationale d'orienter un certain nombre d'élèves qui arrivent à surmonter l'épreuve du BEM vers la formation professionnelle. Il y a lieu de rappeler, dans ce cadre, que les ministères de Benbouzid et celui de la Formation professionnelle ont procédé dernièrement à la signature d'une convention pour l'orientation des élèves qui réussissent leurs examens du BEM vers les établissements de la formation professionnelle. M. Idir estime que la famille de l'éducation et les parents d'élèves doivent se mobiliser pour interdire cette «mascarade», qui ne peut être lancée que pour minimiser les dépenses de la tutelle. Car, selon lui, «l'élève coûte moins cher dans la formation professionnelle qu'en milieu scolaire». Il conclut : «C'est malheureux de voir que l'Etat accorde plus d'importance à la question des finances qu'à celle humaine.» M. Amraoui appuie l'avis de M. Idir et considère que la façon dont a procédé le ministère dans l'application de sa décision est «illogique et scandaleuse». «Il n'y a eu aucune campagne d'information au profit des élèves et des parents d'élèves», s'insurge-t-il, ajoutant que le ministère a pris cette décision délicate sans consulter la famille de l'éducation. «C'est une opération suicidaire», tonne l'intervenant, qui n'écarte pas d'aller vers une action de protestation pour exiger une annulation d'une telle décision abusive à l'égard des élèves. Pour lui, les élèves ont tous le droit d'accéder au niveau terminal et passer l'épreuve du baccalauréat, au moins une fois dans leur vie. Il y a lieu de rappeler que les épreuves du BEM 2010 se sont déroulées du 1er au 3 juin. 30 340 professeurs ont été mobilisés pour assurer la correction des 504 463 copies, qui s'est s'effectuée dans 61 centres. Comme pour les résultats de 5e année pimaire, ceux du BEM seront également accessibles via l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis. Il suffira d'envoyer un SMS avec le numéro d'inscription du candidat au 662. La réponse, indiquant la moyenne et la mention, sera immédiatement transmise. L'opération a été lancée en collaboration avec l'Office national des examens et concours (Onec), précise Mobilis.