La fronde sociale s'est accentuée cette fin de semaine à ArcelorMittal Annaba et l'option de la grève générale illimitée s'est confirmée pour lundi 21 juin, malgré l'irruption de la centrale syndicale dans le conflit pour apaiser la situation. Le syndicat d'entreprise, qui a participé à la rencontre de la dernière chance de jeudi en face des représentants de la direction, affirmait, hier, que les négociations n'ont pas abouti. Un nouvel échec qui ne laisserait aucune autre alternative aux travailleurs que de se mettre en grève pour arracher les augmentations de salaires demandées. De leur côté, les émissaires spéciaux de Abdelmadjid Sidi Saïd auront tout fait, en vain, apprenons-nous, pour désamorcer la crise, lors de la séance de travail à laquelle ils étaient conviés. La veille, mercredi, Rachid Ait Ali et Telli avaient été reçus aux côtés des syndicalistes d'ArcelorMittal par le wali de Annaba dans ce cadre et rien de bien concret n'avait pu se profiler pour éloigner la menace de grève et ainsi amener les deux parties à revenir sereinement à la table des négociations. Echec total, donc, pour tous les intervenants et les syndicalistes en sont à fourbir leurs armes en prévision de l'arrêt de travail devenu inévitable, de l'avis de Smain Kouadria et de ses camarades. Ces derniers animeront, par ailleurs, un point de presse pour rendre publique leur décision finale, ce matin à 10h. Selon des indiscrétions, les représentants des travailleurs devraient également annoncer les mesures que le syndicat a prévues pour assurer le service minimum et garantir la protection de l'outil de production durant la grève. Indiquons que le directeur général d'ArcelorMittal, Vincent Le Gouic, qui était à Alger, mercredi, avait été reçu par Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, pour informer la tutelle des différents aspects du développement de l'entreprise de sidérurgie en Algérie, d'une part, et de la crise sociale qui met dos à dos l'employeur et son partenaire social, d'autre part. Si rien n'a encore filtré sur la teneur de cet entretien, une source proche de la direction du complexe sidérurgique d'El Hadjar affirme que la tutelle a elle aussi appelé à la poursuite des négociations pour parvenir à une solution satisfaisante pour les deux parties en conflit. «Une solution qui tienne compte de l'avenir d'ArcelorMittal Algérie et partant de la pérennité du partenariat qui lie cette entreprise à l'Etat», ajoute notre source.