Les travailleurs d'ArcelorMittal vont bientôt entamer un mouvement de grève pour obtenir des augmentations de salaires. L'ultimatum accordé par la section syndicale du groupe sidérurgique ArcelorMittal à la direction générale a pris fin lundi. Les travailleurs se préparent à une grève illimitée qui va paralyser totalement le complexe. La décision a été prise au terme d'une réunion tenue lundi qui a duré plus de six heures entre la section syndicale et la direction générale de l'entreprise. M.Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat, a déclaré à L'Expression que «les travailleurs sont convoqués par le biais d'un communiqué diffusé aujourd'hui (Ndlr hier) pour assister à une assemblée générale durant laquelle sera annoncée la date du début du débrayage». Le syndicat compte donc radicaliser «son mouvement de protestation, après avoir renoncé plusieurs fois à l'arrêt de travail. L'opinion publique doit comprendre que le syndicat a épuisé toutes les voies possibles pour arriver à une solution à même de garantir et de protéger les intérêts des travailleurs», souligne Kouadria. Ces tentatives ont échoué, poursuit-il, face à «l'entêtement des responsables du complexe qui ont refusé des mois durant, de coopérer avec nous». Notons qu'à l'origine de ce conflit, les revendications socioprofessionnelles insatisfaites. Celles-ci ont trait aux augmentations de salaire et aux mesures d'accompagnement liées à la mise à la retraite. Pour Kouadria, la direction générale d'ArcelorMittal Annaba ne reconnaît pas et refuse les acquis arrachés par les travailleurs lors de la dernière tripartite Gouvernement-Ugta-Patronat et rejette les dispositions prévues par la convention collective de branche issue des négociations entre la SGP-Transolb et les Fédérations Ugta du secteur industriel. Le même syndicaliste soutient que la direction générale a «opéré un revirement total de sa position initiale par rapport aux décisions qu'elle a prises lors des réunions des 11 et 20 avril dernier à Alger». On se rappelle que le conflit a débuté lorsque 1200 travailleurs sur les 7 200 en poste ont été licenciés ou quitté l'entreprise sans être remplacés. «ArcelorMittal recrute du personnel étranger dans un cadre très douteux pour des missions à même d'être efficacement accomplies par des Algériens. Deux cents autres travailleurs doivent partir prochainement dans les mêmes conditions», a affirmé M.Kouadria. D'ailleurs, le président-directeur général, M.Vincent Le Gouic, a invité samedi dernier le syndicat à saisir la justice sur les dossiers à l'origine du conflit opposant les deux parties, à savoir les augmentations de salaires, le licenciement abusif des travailleurs, la non-application des accords signés lors de la tripartite. Or, les tentatives de conciliation n'ayant pas abouti conformément à la loi, le syndicat avait saisi l'inspection du travail (la tutelle) trois fois, pour programmer une audience de conciliation; cette dernière n'a donné aucune suite à cette doléance. Dès lors, Koudria s'est dit «frustré par la position du gouvernement algérien qui se contente de prendre des positions officielles, sans accompagner les paroles par des actions tangibles». «Nous menons une bataille seuls contre cette multinationale et pourtant, nous défendons une cause nationale», précise Kouadria. En outre, le syndicat affirme avoir pris attache avec plusieurs responsables locaux, à leur tête le wali de Annaba, pour débloquer la situation, en vain.