Interrogé jeudi par Messaoud Famama, membre du Conseil de la nation représentant de Tamanrasset sur la mauvaise gestion du secteur dans cette wilaya du Grand Sud, qu'il a imputée à la direction de l'éducation locale, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, qui tentait de répondre par des chiffres «prometteurs» est sorti de ses gonds, lorsque ce même «député» lui rétorquait qu'il n'est pas satisfait de sa réponse. «Je ne règle pas les problèmes personnels», s'est emporté Benbouzid qui est sorti de l'hémicycle alors que le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, proposait une rencontre restreinte entre le ministre et le représentant du peuple. En effet, comme le stipule le règlement, le ministre répond d'abord à la question du représentant du Conseil qui, lui aussi, peut apporter des précisions. Dans sa réponse, M. Benbouzid, se basant sur une étude de son département menée depuis 2000, parle d'indicateurs et affirme, contrairement à ce que le membre du Conseil de la nation a déclaré à propos de l'échec flagrant de la politique de l'Etat, que le taux de redoublement à titre indicatif a baissé à Tamanrasset dans tous les paliers, passant de 17% à 12% dans le primaire, de 27% à 18% dans le moyen et de 36% à 24% dans le secondaire. Le taux de réussite aux examens a aussi augmenté à Tamanrasset, selon Benbouzid, qui cite le taux de 96% de réussite à l'examen de 6e. Pour afficher la volonté de l'Etat à relever le secteur dans l'ensemble des wilayas du Sud, Benbouzid a révélé que sur instruction du président de la République, 4000 logements ont été dégagés pour inciter les enseignants du français à aller dans ces régions qui enregistrent un manque flagrant d'enseignants de langue française. Il rappellera à cet effet que toutes les universités algériennes sont dotées de départements des langues étrangères en vue de pallier ce manque. Le «député» de Tamanrasset a eu cette réponse sèche : «Je ne suis pas satisfait.» Benbouzid a alors repris la parole pour signifier à M. Messaoud Famama qu'il sait qu'il existe des différends entre la direction de l'éducation qu'il a défendue, affirmant que ces différends sont dénués d'objectivité. Le représentant de Tamanrasset affirme avoir transmis des rapports au ministère, sans suite. Le président du Conseil de la nation a suggéré aux deux protagonistes «le dialogue» et à Benbouzid de répondre : «Je ne règle pas des problèmes personnels», avant de quitter sa place, ne prenant même pas la peine de répondre aux sollicitations des journalistes.